Intervention de Barbara Romagnan

Réunion du 9 octobre 2014 à 9h00
Commission d'enquête relative à l'impact sociétal, social, économique et financier de la réduction progressive du temps de travail

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Romagnan, rapporteure :

Monsieur le Premier ministre, merci de votre exposé.

Lénine – cité ce matin par M. Accoyer – a dit que les faits étaient têtus. Autant je comprends que l'on n'attribue pas à la seule instauration des 35 heures le rééquilibrage des comptes publics et l'ensemble des créations d'emplois de la législature 1997-2002, autant le fait qu'on les rende responsables d'une situation dégradée quand les chiffres disent le contraire m'étonne toujours beaucoup. Quant à notre image dans le monde, il ne me semble pas scandaleux qu'un salarié attende ses journées de RTT ! Cela ne veut dire ni que l'on n'aime pas travailler, ni que l'on travaille mal, mais qu'il existe d'autres choses dans la vie que le travail. Et les 35 heures ont surtout permis à des gens qui n'avaient pas de travail d'en avoir enfin. Ils ont pu ainsi subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille de façon digne ; cela me semble une bonne chose. Il ne me semble pas que la fin des années 1990 ait été la période durant laquelle la France était le plus moquée de par le monde.

Monsieur le Premier ministre, nous vous entendons aujourd'hui pour dresser un bilan de cette réforme afin, éventuellement, de réutiliser cet outil qu'a été la réduction du temps de travail. La limite la plus souvent soulignée des 35 heures est la façon dont elles ont été mises en oeuvre à l'hôpital. Celui-ci vit une situation difficile aujourd'hui, pour des raisons bien plus vastes, mais il est aujourd'hui reconnu, je crois, que les recrutements n'ont pas été assez nombreux. Quel est votre regard sur cet aspect ?

Vous vouliez respecter, avez-vous dit, un engagement de campagne, mais aussi mettre la lutte contre le chômage au coeur de votre politique et réduire le déficit public. Nos objectifs sont les mêmes aujourd'hui. Toutefois, vous avez dit n'avoir entamé la réduction du temps de travail que parce que le retour de la croissance vous le permettait : ce lien était-il nécessaire ? À mon sens, il ne l'est pas : on pourrait même penser que le taux de chômage élevé est une raison supplémentaire pour partager le travail, et pour que chacun puisse vivre de son activité.

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