Intervention de Antoine Godbert

Réunion du 27 mai 2014 à 16h15
Commission d'enquête sur l'exil des forces vives de france

Antoine Godbert, directeur de l'Agence Europe-éducation-Formation-France, 2E2F :

La Direction générale de l'enseignement dispose des chiffres fournis par Eurostat. Ce que nous savons, c'est que la France enregistre peu de fluctuations, contrairement à l'Espagne, qui voit partir de nombreux jeunes après avoir connu le plus haut niveau d'attractivité d'Europe. La France occupe à elle seule 10 % du programme Erasmus et la demande de bourses reste extrêmement forte, et cela vaut également pour les professionnels et les adultes. Notre balance entre mobilité sortante et entrante pour le programme est assez équilibrée. La croissance est plus faible pour les mobilités étudiantes dans les universités, mais la demande des jeunes vers les entreprises est en forte croissance.

Les jeunes disposant d'une formation souhaitent effectuer leur mobilité dans un pays le plus éloigné possible, ce qui suppose un séjour plus long. Quant au taux de retour, il est en corrélation directe avec la distance géographique. C'est la raison pour laquelle la Commission prévoit un subventionnement correspondant à l'échelle géographique.

Le dispositif de mobilité a été créé pour renforcer le sentiment d'appartenance à l'Union européenne. En Europe, les partenariats Erasmus Mundus visent à soutenir la mobilité des personnes détentrices d'un master ou d'un doctorat. Ce programme concerne un nombre peu élevé de personnes, mais la France est leader en la matière.

Pour les personnes les moins qualifiées, nous avons un déficit d'attractivité dû à la faible capacité de nos entreprises à accueillir des stagiaires et à une mauvaise perception de la coopération entre entreprises, collectivités et acteurs académiques. La France souffre de l'absence de structuration du dispositif de formation et de son manque de perméabilité au monde de l'entreprise. Nos collègues étrangers sentent qu'il n'existe pas de parfaite osmose dans notre volonté d'accueillir des étudiants, des apprentis ou des lycéens dans le cadre de la formation professionnelle. Lutter contre l'extrême complexité de notre formation professionnelle sera l'un des défis des partenariats stratégiques.

Nous risquons de voir apparaître certaines différences. Nous notons déjà l'opinion positive des jeunes Espagnols sur la formation professionnelle en Allemagne. Les territoires seront en concurrence quant à leur capacité à proposer un parcours de formation professionnelle pour les jeunes moins qualifiés. Pour faire face à cette concurrence, il nous faut une bonne connaissance statistique de la situation dans les territoires, que nous n'avons pas encore en tant qu'agence nationale. Nous proposons sur le site de l'agence la rubrique Statistics for All qui permet à chaque décideur local de savoir où les échanges sont les plus dynamiques.

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