Monsieur Lefebvre, le dispositif existe depuis 27 ans. Les grandes écoles se sont positionnées il y a longtemps et aujourd'hui Erasmus intéresse l'ensemble des universités et des grandes écoles.
Si la mobilité dans les formations courtes est peu développée, nous le devons malheureusement au système français, et M. Luc Chatel, en tant qu'ancien ministre de l'Éducation nationale, le sait parfaitement. Mais la situation peut être améliorée. Les formations courtes, dont les BTS, dépendant du système du secondaire, il est parfois difficile de leur appliquer des mesures destinées aux études supérieures. Erasmus+, qui ne sépare plus le secondaire, le supérieur, les études professionnelles et les formations pour adultes, devrait permettre d'améliorer la mobilité dans les formations courtes.
Tous les établissements qui souhaitent voir des étudiants partir en mobilité doivent détenir une Charte Erasmus+. Selon les statistiques, en 2014, plus de 700 établissements ont demandé à signer cette charte, dont les 90 universités, un certain nombre de grandes écoles, mais malheureusement un nombre encore insuffisant de lycées.
Je suis, comme vous, très attaché à la mobilité des ultramarins. Nous nous sommes beaucoup battus pour la promouvoir avec nos amis espagnols et portugais, mais il est plus difficile de convaincre les Estoniens et les Slovaques de la dimension ultramarine, pour une raison essentielle qui tient aux coûts de la mobilité, qui étaient identiques pour un départ en Polynésie française, en Martinique ou à Courbevoie. Depuis, grâce à la convergence entre différents États, le système de défraiement des voyages est plus favorable aux territoires ultramarins.
Mme Ameline a évoqué les échanges transfrontaliers. Nous aimerions que cette dimension transfrontalière existe dans les régions ultramarines. L'agence est allée en Martinique et en Guadeloupe pour y développer les échanges Erasmus avec la zone Caraïbe et les États-Unis. Certes, les mobilités n'y sont pas aussi importantes que dans les autres régions, mais nous constatons une nette amélioration depuis trois ans, que nous devons à l'investissement sans relâche de mes collègues de ce secteur.
J'ai été auditionné récemment sur cette question par le Conseil économique, social et environnemental – CESE –, dont le rapport, je l'espère, mentionnera que nous avons pris en compte la dimension ultramarine. C'est l'un des aspects les plus importants de l'ouverture au monde. Nous espérons que nos territoires ultramarins pourront, grâce à Erasmus+, développer plus de mobilités : à La Réunion vers l'Afrique du Sud, aux Caraïbes vers les États-Unis, en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie vers l'Asie.
Je ne suis pas en mesure de contrôler que les centres d'apprentis envoient leurs élèves en mobilité. Ils doivent présenter des candidats. Nous espérons que l'accès des apprentis à la mobilité se développera, en lien avec les régions.
En ce qui concerne les stages, je ne suis pas certain que ce soit plus facile de faire un stage à l'étranger, mais il apparait que l'on acquiert plus de compétences « mondialisables » à l'étranger, particulièrement dans les PME : capacité de travailler en équipe, utilisation du numérique, connaissance d'un territoire, acquisition de compétences moins académiques.