Intervention de Patrick Kornberg

Réunion du 10 avril 2013 à 11h00
Commission d'enquête chargée d'investiguer sur la situation de la sidérurgie et de la métallurgie françaises et européennes dans la crise économique et financière et sur les conditions de leur sauvegarde et de leur développement

Patrick Kornberg, président de la :

Pour répondre à la question de M. Alain Bocquet sur le système de cotation, à la différence de ce qui se pratique dans la sidérurgie, les métaux non ferreux sont cotés quotidiennement, par référence à la cotation des matières premières du London Metal Exchange (LME) sur laquelle se fondent nos clients. Ainsi, pour coter les tubes de cuivre, qui sont des tubes plombiers composés à 97 % de cuivre – l'avantage des métaux non ferreux comme de la ferraille étant leur proportion très élevée de matière recyclable –, le LME, assorti d'une décote, est multiplié par 97 %. De même, l'aluminium est coté tous les jours en fonction de l'offre et de la demande et du prix de vente des lingots. Le seul problème est l'arbitrage. Par exemple, la tonne de cuivre, qui valait 5 850 euros en valeur LME il y a trois jours, est aujourd'hui tombée à 5 750 : un acheteur qui aurait acquis 10 tonnes a perdu 1 000 euros s'il ne les a pas arbitrées.

Au sujet des entreprises et usines implantées en France, je citerai l'exemple de Tréfimétaux, qui ne possède plus aujourd'hui que deux usines sur notre territoire – contre dix au temps de sa prospérité – produisant l'une des tubes de cuivre, l'autre des barres de laiton destinées à la robinetterie, et qui appartient désormais à un groupe italien. Dans le domaine de l'affinage de l'aluminium, de nombreuses entreprises ont disparu au profit de sociétés allemandes ou italiennes qui existaient déjà et qui se sont progressivement développées.

En ce qui concerne le vol, nous travaillons avec l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante, l'OCLDI, et je fais partie de Pol-PRIMETT, organisation européenne de lutte contre le vol de métaux auquel s'associent les polices européennes. Il suffit de couper deux câbles de cuivre de la SNCF pour provoquer des dommages collatéraux considérables, outre la perte qui découle de la valeur des métaux volés. Au cours des dernières années, du fait de la nouvelle législation, de véritables bandes organisées se sont constituées et l'on pourrait parler de crime organisé en France et en Europe.

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