Intervention de François Lamy

Réunion du 25 mai 2016 à 16h15
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Lamy :

Je souhaiterais compléter ma question, car je n'ai pas été totalement satisfait par votre réponse, monsieur le secrétaire général. Il est en effet logique que, dans l'urgence, les autorités politiques aient répondu à l'inquiétude de la population en lançant l'opération Sentinelle. Mais qu'en est-il quinze mois après ? Le dispositif a certes évolué : il mobilise un peu moins d'hommes. Cependant, les armées ont re-fabriqué une doctrine a posteriori. À ce propos, le chef d'état-major des armées ne dit pas tout à fait la même chose que vous : selon lui, intervenir en Centrafrique ou en Libye et surveiller une synagogue, c'est le même métier. Or ce n'est pas vrai. Je crois d'ailleurs me souvenir qu'au temps de la conscription, ce sont les appelés qui surveillaient les bases aériennes et les bâtiments.

J'en viens à ma question. Nous savons que le niveau de la menace demeurera élevé pendant des années, voire des décennies. Si, demain, une nouvelle série d'attentats se produit, les Français attendront que les responsables politiques fassent quelque chose de plus. Or on ne le pourra pas. Au demeurant, ils finiront par s'interroger sur l'efficacité de la présence des militaires s'ils s'aperçoivent que cette présence n'empêche pas la commission d'attentats. La décision est d'ordre politique, mais ne faudrait-il pas envisager de basculer, à un moment donné, d'un dispositif vers un autre afin de redonner aux armées – qui, au passage, auront vu réduire la déflation de leurs effectifs – la possibilité de se concentrer sur leurs autres missions ?

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