Il y a plusieurs types de renseignements. Le renseignement de terrain doit être protégé mais n'a pas vocation à être classifié ; je pense aux plans d'accès, par exemple. En revanche, les informations relatives à l'état de la menace ou à l'existence d'un réseau resteront toujours confinées à ceux qui ont des raisons de les connaître. Mais, là encore, les chaînes intermédiaires sont importantes, car les soldats qui sont sur place doivent pouvoir comprendre la mission qui leur est confiée, notamment les raisons pour lesquelles tel site doit faire l'objet d'une protection. Par ailleurs, dans l'urgence, en cas d'alerte, l'information doit circuler entre les capitaines et les commissaires de police, notamment. Cela, ce sont les retours d'expérience du Bataclan et de l'assaut de Saint-Denis qui nous l'ont appris. Les choses ont forcément été difficiles, car, lorsque vous faites apparaître des ratés, vous isolez des responsabilités. Ce qui est important, c'est de parvenir à combler les failles une fois qu'elles ont été repérées. Du côté de l'armée, la décision qui a été prise est la bonne. Quant aux décisions interministérielles concernant notamment les communications, elles ont également été prises. Par ailleurs, les problèmes, internes aux armées, liés au transport, à l'autoprotection ou à l'hébergement des soldats sont en passe d'être résolus.