J'étais alors en cellule de crise donc j'ai bien vu de quelle manière les informations sont parvenues.
Ensuite, le rétablissement des contrôles ne signifie pas la fermeture de nos 2 940 kilomètres de frontières. Seuls sont concernés les points de passage autorisé, c'est-à-dire ceux signalés comme étant des points d'entrée, ce qui ne supprime en rien les points carrossables qui permettent de passer d'un pays à un autre, comme c'est le cas chaque jour pour les travailleurs frontaliers qui ne sont contrôlés par personne.
Comme vous l'avez indiqué, pour en revenir à Salah Abdeslam, les gendarmes ont tout de même effectué un contrôle approfondi puisqu'ils l'ont gardé plus d'une demi-heure.
Pour ce qui est de la procédure, à la suite d'un tel attentat, le centre ministériel de crise est activé, décliné par la direction générale de la police nationale (DGPN) qui fixe à chaque direction une mission particulière. Au sein de ce dispositif global, la PAF doit renforcer sa présence aux frontières et donc renforcer les contrôles de sortie – pour intercepter ceux qui auraient pu commettre un attentat – et les contrôles d'entrée – pour éviter l'arrivée d'autres terroristes. Le soir-même, l'ensemble des autres pays a été avisé et ont, pour ceux qui le pouvaient, renforcé immédiatement le contrôle de leurs frontières.
En ce qui concerne les fiches S, elles ne font pas l'objet d'une procédure spécifique. Elles existent dans les fichiers en fonction du signalement opéré par la DGSI et le SCRT. Lorsque le fichier FPR est interrogé, la fiche S est automatiquement détectée et s'affiche sur l'écran de contrôle dont dispose l'agent à moins que l'existence de la fiche ne lui soit signalée par radio.
Après les attentats, toute notre action a consisté à renforcer notre présence aux frontières voire à rétablir les contrôles aux PPA qui sont les principaux points de passage terrestres : autoroutes, routes nationales, gares frontalières ou aéroports. Cette action, j'y insiste, est coordonnée par la DGPN et, au niveau supérieur, par le centre ministériel de crise où sont prises l'ensemble des décisions.