Intervention de Serge Grouard

Réunion du 14 mars 2016 à 14h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Grouard :

Messieurs, je voudrais commencer par saluer votre engagement et vous en remercier, en notre nom et au nom de nos concitoyens.

J'aimerais savoir si, au cours d'une opération comme celle du 13 novembre, vous êtes placés sous un commandement opérationnel, ou si vous restez sous commandement militaire, comme je le suppose. Par ailleurs, comment la gestion de l'ouverture du feu s'effectue-t-elle ? Est-ce en réaction instantanée aux tirs ennemis, en protection, ou sur un ordre donné par votre commandant d'unité ?

J'ai le sentiment que tout au long de la soirée, vous n'avez disposé que de renseignements épars que vous aviez vous-mêmes réussi à recueillir, mais que le commandement opérationnel de la police ne vous a jamais exposé la situation de façon détaillée, ce qui vous aurait permis d'organiser vos effectifs de façon optimale – vous obligeant de ce fait à réagir en fonction des différents événements auxquels vous étiez confrontés. Mon colonel, confirmez-vous qu'il y ait eu sur le terrain un dysfonctionnement dans le partage des informations opérationnelles ? Pouvez-vous nous indiquer de façon détaillée qui vous dit quoi au cours d'une opération comme celle du 13 novembre ?

Lieutenant-colonel D. D. J'ai un échange très régulier avec le CO supérieur, qui m'informe que telle ou telle zone est identifiée comme un point chaud – c'est ainsi que j'ai été informé de ce qui se passait rue Bichat, par exemple, et non par le réseau ACROPOL. À l'inverse, quand le capitaine me rend compte des événements survenus rue de Charonne, je fais remonter cette information à mes chefs. Il est évident que lorsque nous sommes plongés en direct au coeur des événements, nous ne disposons pas d'une vision des faits aussi claire que la personne qui regarde BFMTV le lendemain matin : pour notre part, nous avons constaté qu'après l'attaque de la rue Bichat, les événements semblaient former une vague se déplaçant vers l'est, et c'est cette analyse des faits que nous avons partagée avec nos supérieurs et nos subordonnés.

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