Intervention de B B

Réunion du 14 mars 2016 à 14h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

B B, commissaire de police, chef adjoint du service des compagnies de sécurisation et d'intervention, CSI et chef de la CSI de Paris :

Quand vous composez le 17 pour joindre la police, l'appel arrive à un standard. S'il s'agit d'une mission non urgente, le standardiste remplit une fiche qui est envoyée par courriel ou par un système électronique à la salle de commandement. Il y a une salle de commandement pour toute la DSPAP, puis une salle par district, puis une autre par arrondissement.

Il arrive que le standard récupère des informations très précieuses qui doivent être envoyées en urgence. Dans ces cas-là, la voie électronique n'est pas forcément la plus opportune. Le standardiste peut alors contacter la salle de commandement par radio, et tout le monde entend l'information. La salle de commandement peut ensuite donner des ordres en fonction de l'information reçue. Elle dispose techniquement d'une priorité sur les ondes radio. Cela est justifié. Si par exemple un policier se fait voler sa radio lors d'une intervention houleuse, le système des priorités fait que le voleur de radio mal intentionné ne pourra pas perturber les messages de la salle de commandement puisque cette dernière aura une priorité systématique sur les messages émis depuis la radio volée. Mais l'effet pervers de cette priorité radio est que personne ne peut interrompre la salle de commandement, y compris en cas de nécessité.

Les collègues arrivés en premier ce jour-là voulaient prévenir qu'ils se faisaient tirer dessus ; ils pouvaient donner la position des individus, leur description, l'immatriculation du véhicule, etc. Ces informations étaient très importantes, ne serait-ce que pour le deuxième véhicule d'intervention : les policiers ne s'approchent pas de la même manière s'il y a des tirs au coin de la rue ou si les tireurs sont déjà partis.

Mais la salle a parfois utilisé de façon inopportune les ondes radio, empêchant les intervenants de transmettre. Quand le même message doit passer sur toutes les conférences, on utilise une procédure relativement lourde, l'appel général : après un jingle, une petite musique introductive, le message est diffusé dans un format très précis, puis répété. Pendant la durée de l'appel, qui peut durer une minute ou une minute trente, personne ne peut parler. En l'espèce, des appels généraux informant de la situation rue Nicolas Appert ont été diffusés sans pour autant apporter d'éléments opérationnels pertinents. Cela a perturbé les primo-intervenants qui voulaient communiquer. Cependant, si cela a insécurisé les intervenants, je ne crois pas que le résultat de la mission en ait été particulièrement impacté.

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