Intervention de M J

Réunion du 14 mars 2016 à 14h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

M J :

Le périmètre restreint le plus proche de l'endroit où se déroulait la crise était doublé d'un périmètre extérieur. À notre niveau, nous avons été peu concernés par la gestion des médias. Toutefois, nous avons eu des retours sur le fait que les médias étaient arrivés rapidement et avaient réussi à pénétrer dans des appartements privés qui se trouvaient juste en face de l'Hypercacher, dans des emplacements qui ont d'ailleurs été pris en compte par les tireurs de précision des unités d'intervention. On peut le déduire en analysant les images.

En règle générale, les unités CSI et les unités primo intervenantes agissent dans un périmètre restreint et n'ont aucun contact avec les médias. Comment pourrait-on traiter le problème des médias à l'avenir ? À mon avis, la stratégie de l'écran noir, qui consiste à ne rien montrer, est la meilleure manière d'éviter que des informations n'arrivent jusqu'au preneur d'otage ou au terroriste.

Je voudrais revenir sur les tirs. Il faut savoir que n'importe quel policier placé dans une situation de stress perd entre 70 % et 80 % de la précision qu'il a dans un stand de tir. Ce phénomène extrêmement important a été étudié par les Américains. Il faut savoir aussi que l'enseignement se réfère aux distances habituelles de tir des policiers, inférieures ou égales à sept ou huit mètres dans 80 % à 90 % des cas. Jusqu'à présent, l'enseignement du tir à l'arme de poing était adapté à ces situations. Actuellement, des moniteurs s'intéressent à la question et proposent de nouvelles méthodes, un peu comme le ciné-tir que connaissent ceux qui ont fait leur service militaire il y a fort longtemps : les tirs sont effectués à balles réelles sur des cibles placées devant des images. Ces entraînements sont très appréciés des collègues.

Les effectifs des CSI ont des entraînements de tir particuliers — derrière des boucliers balistiques, en colonne, en déplacement — qui leur donnent une toute petite plus-value par rapport aux unités traditionnelles. Depuis le 7 janvier, nous avons systématiquement embarqué dans les véhicules des armes longues dont nous sommes dotés : le fusil à pompe calibre 12, qui est une excellente arme, car elle a une grande puissance d'arrêt ; le pistolet-mitrailleur. Depuis le 14 novembre, nous avons touché quelques armes de 5,56 millimètres qui sont assez efficaces bien que de conception ancienne.

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