Intervention de S Q

Réunion du 14 mars 2016 à 14h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

S Q, commissaire divisionnaire :

Au moment des faits, j'étais le chef du 2e district, qui comprend les 10e, 11e, 12e, 18e, 19e et 20e arrondissements. À ce titre, le vendredi 13 novembre au soir, alors que j'étais en famille, j'ai été avisé par ma salle d'information et de commandement (SIC), vers 21 h 21 ou 21 h 22, de coups de feu ayant éclaté dans le 10e arrondissement et ayant potentiellement provoqué des blessés, voire des morts.

J'ai immédiatement demandé aux fonctionnaires de la salle de commandement de dépêcher sur place le plus de monde possible, afin que nous puissions être éclairés sur les faits, sachant que, à cet instant, les informations dont disposait la SIC étaient très parcellaires.

Trois ou quatre minutes plus tard – à 21 h 24 ou 21 h 25 –, la SIC m'a rappelé pour me confirmer la gravité de la situation et m'indiquer que les coups de feu avaient été tirés en différents endroits du 10e et du 11e arrondissement.

J'ai donc décidé de rejoindre immédiatement ma salle de commandement, afin de faire le point sur la situation pour pouvoir en rendre compte à mes supérieurs. Dans le même temps, j'ai réitéré ma demande d'envoyer sur place le plus grand nombre possible de fonctionnaires, en spécifiant que les consignes de sécurité devaient être rappelées aux intervenants.

J'ai traversé Paris en sept à huit minutes et suis parvenu place de la République, à 21 h 42 ou 21 h 43, mon idée initiale étant de gagner d'abord mon service, de manière à m'équiper de mon arme de service et de mon gilet pare-balles, pour me rendre ensuite sur les sites touchés. Constatant que de la rubalise avait été installée, j'ai interrogé une gardienne de la paix, qui m'a indiqué que l'attaque se déroulait au Bataclan. Je me suis dirigé vers la salle – il était environ 21 h 48 – à contre-courant de piétons qui fuyaient, affolés. Cela m'a confirmé la gravité de la situation. J'ai entendu les coups de feu et, sans plus d'information, ai d'abord pensé qu'ils étaient tirés à l'extérieur.

Ayant reçu confirmation de ma salle de commandement que les événements se déroulaient devant le Bataclan, je suis reparti m'équiper, faire le point depuis la SIC avec mes supérieurs et répartir sur les différents sites les équipages disponibles, sachant que nous étions proches de l'heure de relève des brigades de jour, qui terminent leur service à 22 h 30. Ces dernières ont naturellement toutes été maintenues en place, et les équipes de nuit ont été réparties là où elles pouvaient être utiles, notamment pour établir des périmètres de sécurité et prêter assistance aux blessés.

Une fois mes instructions relayées par mes opérateurs radio, j'ai rejoint, accompagné de deux fonctionnaires – un transmetteur et un conducteur – mon directeur, Pascal Le Borgne, à côté du Bataclan. Il devait être entre 22 h 30 et 22 h 35. Avec les commissaires et les équipages qui nous ont rejoints au fur et à mesure, j'ai fait en sorte d'organiser le périmètre de sécurité et les secours à l'intérieur du Bataclan. Je précise que je ne me suis pas rendu sur les autres sites touchés – désignés comme les « terrasses ».

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