Intervention de B B

Réunion du 14 mars 2016 à 14h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

B B, commissaire de police, chef adjoint du service des compagnies de sécurisation et d'intervention, CSI et chef de la CSI de Paris :

Je n'ai pas d'horodatage exact, mais je peux essayer de retracer l'enchaînement des événements. Je suis, en ce qui me concerne, avec mon adjoint. C'est seulement à partir des tirs qui ont lieu rue de la Fontaine-au-Roi que nous comprenons que nous avons affaire à un attentat multisites. Avant cela, la concomitance entre ce qui s'est produit au Stade de France et rue Bichat peut encore n'être qu'une coïncidence.

Nous partons donc vers la rue de la Fontaine-au-Roi. En chemin, nous entendons sur les ondes que des tirs ont lieu au Bataclan. Nous nous détournons alors vers le Bataclan, nous garant à bonne distance pour éviter les tirs. En progressant précautionneusement le long du trottoir, nous tombons sur une victime très grièvement blessée. Nous la gérons, ce qui nous prend du temps – trop de temps, dirais-je avec le recul.

Nous sommes alors boulevard Voltaire, à une trentaine de mètres de l'entrée du Bataclan, mais il fait nuit et les terrasses de café qui se trouvent dans l'intervalle nous empêchent de voir l'entrée. C'est alors que j'entends le message radio du commissaire annonçant son entrée dans la salle : je m'en souviens avec précision, car je n'ai pu m'empêcher de penser qu'il était insensé.

Après avoir confié notre victime aux secours, nous avons repris notre progression. J'ai ensuite aperçu le commissaire C. P., qui avait dû arriver sur les lieux tandis que je gérais ma victime ; je pense donc qu'elle a été au contact du commissaire de la BAC avant moi.

À ce moment-là régnait un silence absolu. Nous sommes entrés dans le Bataclan et nous avons commencé à évacuer les premières victimes auxquelles nous pouvions accéder. Si nous savions que l'un des terroristes avait été neutralisé, nous ignorions où se trouvaient les autres et nous redoutions qu'ils soient en embuscade, attendant notre approche pour nous tirer dessus. C'est alors que la FIR est arrivée et que, progressivement, le dispositif s'est étoffé.

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