Intervention de D K

Réunion du 14 mars 2016 à 14h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

D K, commissaire divisionnaire :

Reste que, par une sorte d'effet « tunnel », on ne s'est pas posé énormément de questions et que nous avons évacué les victimes que nous trouvions, les unes après les autres, pour les conduire auprès des pompiers.

Lorsque les opérations ont été terminées, j'ai réuni mes équipes dans mon bureau, vers cinq ou six heures du matin, et nous avons fait un premier débriefing à chaud, au cours duquel chacun a pu partager ses émotions et ce qu'il avait vécu. Mes gars étaient très marqués, couverts de sang et de débris humains. Ils avaient de l'événement des perceptions – sonores, visuelles, olfactives – assez différentes, mais apocalyptiques.

J'ai ensuite organisé, le lundi à dix heures, avec deux spécialistes du Service de soutien psychologique opérationnel (SSPO), une séance davantage axée sur le contrecoup émotionnel. Nous avons beaucoup appris sur les différentes phases de stress, d'angoisse ou de cauchemars par lesquelles nous étions censés passer.

Il y a eu également d'autres débriefings opérationnels, au cours desquels nous avons réécouté les bandes radio, pour analyser le déroulement des opérations et améliorer ce qui pouvait l'être.

Nous procédons aussi à des exercices et sommes en train de réfléchir à un exercice-attentat qui nous permette de travailler notre réactivité et nos réflexes.

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