Après l'assaut, il y a eu une sorte de consensus.
Pouvant capter sur ma radio les ondes de la BRI, j'ai eu connaissance de la fin de l'assaut, dont j'ai averti un officier des sapeurs-pompiers qui se trouvait à mes côtés, pour qu'il puisse se porter auprès des blessés.
Après avoir utilisé les barrières Vauban pour transporter ces derniers, nous avions fini par obtenir des brancards, qui étaient entreposés dans le sas d'entrée du Bataclan, où deux ou trois médecins du RAID ou de la BRI, et probablement le docteur Safran, effectuaient un pré-tri, après quoi nous portions les brancards jusqu'à la rue Oberkampf, où un premier poste médical avancé (PMA) avait été installé dans une cour d'immeuble, qui est malheureusement rapidement devenue trop exiguë.
Nous avons ainsi pu sauver des dizaines de gens, mais il serait intéressant, d'un point de vue médico-légal, de connaître le nombre de décès survenus entre la quinzième minute – avant lesquelles les décès qui surviennent sont malheureusement quasiment inévitables – et la soixantième minute qui ont suivi l'attaque. Cela aiderait sans doute à progresser en matière de secourisme opérationnel, en améliorant les premiers soins prodigués.