En France, l'industrie du cuivre n'est pas une industrie minière, puisqu'il n'y a pas d'activité extractive à ce jour, mais une industrie de transformation. Nous achetons les matières premières à l'étranger, principalement en Amérique du Sud, et recyclons les déchets industriels que nous produisons nous-mêmes ou que nous achetons sur le marché.
Cette industrie vit des heures extrêmement difficiles. Dans les années 1980, on dénombrait entre quinze et vingt acteurs de première transformation dans les métiers principaux : câbles – dont le leader européen est Nexans, l'ancienne filiale d'Alcatel Cuivre– barres, tubes industriels et sanitaires, et bandes. Aujourd'hui, il n'en reste que cinq. En ce temps-là, nous servions le marché local à hauteur de 60 % et importions 40 % de nos besoins, d'Europe pour l'essentiel. Aujourd'hui, la proportion s'est plus qu'inversée avec des importations qui s'élèvent environ à 70 % et une production locale de 30 %. Le retournement de la situation est patent.
Depuis cinq ans, la demande issue du marché local français a considérablement diminué en raison de la crise et nous assistons à un important développement des produits laminés à débouchés électroniques dont les principaux acteurs, par exemple STMicroelectronics, ont délocalisé en Asie dans les années 1990-2000 et ont obligé la plupart des entreprises à suivre un marché devenu problématique en raison de la distance, mais également du change, puisque nous travaillons en dollars.
La question du recyclage est également essentielle : les industriels fondeurs ou lamineurs fabricants de tubes recyclent intégralement et à l'infini les déchets. Leur prix de revient étant inférieur à celui de la matière première, nous sommes à l'affût des approvisionnements. Or nous sommes là aussi confrontés à la compétition internationale sur le plan de la demande, notamment de la part de la Chine, qui « pille » un peu notre marché et renchérit les prix.
Enfin, la concurrence est parfois déloyale, en particulier de la part de la Turquie et de l'Iran – avant l'embargo, bien entendu, mais, lorsqu'il sera levé, je gage que nous serons encore confrontés à des importations sauvages de la part de concurrents qui, seuls ou presque derrière un bureau, alors que nos industries emploient 250 ou 300 personnes par usine, parviennent à importer des produits semi-finis.