Il me semble, en élément de réponse à mon collègue, que l'avenir de la zone euro est mieux assuré qu'il ne le prétend. Je participais ce matin à une réunion avec des investisseurs étrangers, qui relevaient que trois éléments décisifs ont garanti, à leurs yeux, l'attractivité européenne : l'union bancaire et la supervision par la BCE ; l'OMT de la Banque centrale européenne, dont ils remarquaient d'ailleurs qu'il était « sanctuarisé », par la décision de la Cour de Karlsruhe, au moins pendant la durée du recours préjudiciel devant la Cour de Luxembourg, soit au moins 18 mois ; et enfin le maintien de la Grèce dans la zone.
Il n'en demeure pas moins que se pose la question de la soutenabilité des programmes d'ajustement. L'excédent primaire que la Grèce est parvenue à dégager est l'un des plus élevé de l'Union, il faut le rappeler. Mais c'est vrai qu'il nourrit désormais une question essentielle : faut-il le consacrer à la limitation, puis bientôt, je l'espère, à l'allégement de la dette publique ou importe-t-il d'en reverser une partie à ceux qui ont tant soufferts, ce qui pose aussi la question de l'équité des plans d'ajustement ? J'imagine que ces discussions seront vives à Athènes dans les mois qui viennent.