Intervention de Didier le Bret

Réunion du 18 mai 2016 à 16h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Didier le Bret, coordonnateur national du renseignement :

En ce qui concerne notre coopération avec les autres services, notre premier partenaire reste, de très loin, les États-Unis. Je me suis rendu sur place à plusieurs reprises, et, lorsqu'il a fallu intensifier notre collaboration, en particulier sur le théâtre du Levant, nous avons signé des instructions spéciales, selon la formule américaine, en vue d'être traités comme l'un des Five Eyes : nous bénéficions du même accès aux informations sensibles, ce qui nous permet de construire ensemble des dossiers d'objectifs dans le cadre de la coalition. Cela a fonctionné ; cette étape a représenté un véritable changement. Les Américains ont pu voir que nous étions des partenaires sérieux et que nous maîtrisions nos techniques.

Quant aux autres services européens, j'ai organisé début février la première rencontre des coordonnateurs européens, afin d'accompagner les actions de nos ministres de l'intérieur, singulièrement à Bernard Cazeneuve, s'agissant du PNR (Passenger Name Record), du contrôle des frontières extérieures et internes ou du fichier SIS (système d'information Schengen), en allant aussi loin que possible dans la coopération entre services dans ce domaine de souveraineté qui n'est pas communautarisé. C'est nécessaire, car certains outils à la disposition des pays ne sont pas exploités. J'ai invité Gilles de Kerchove, coordonnateur européen du renseignement, à nous aider à identifier tous les points de blocage. Nous promouvons petit à petit cette orientation avec nos amis européens. Sans faire doublon avec les structures plus opérationnelles de lutte contre le terrorisme au sein des services eux-mêmes, il s'agit d'assurer l'efficacité des décisions actées par les ministres de l'intérieur en conseil « Justice et affaires intérieures » (JAI).

Avec les services des autres pays, notre partenariat est moins soutenu, mais nous dialoguons, naturellement. Le service israélien est un service ami ; les Israéliens sont de très bons analystes de la situation.

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