Oui, bien sûr.
En qui concerne l'UCLAT, la tentation est toujours grande de tout mettre à plat, mais il est difficile d'envisager une énième réforme à un moment où les services sont très sollicités. J'entends les doutes dont certains se sont fait l'écho auprès de vous à ce sujet, monsieur le député ; mais il s'agissait, me semble-t-il, d'une étape en vue de créer du lien, comme l'EMOPT aujourd'hui. Nous ne pouvons pas faire abstraction de notre histoire, dont nous avons hérité l'existence de la préfecture de police, la coexistence des forces de police et de gendarmerie, la présence de services de renseignement au sein de la gendarmerie, de la police et au niveau territorial. Peut-être y aura-t-il un « grand soir » où l'on refondra tout cela pour créer un grand service de lutte contre le terrorisme. Dans le contexte actuel, cela me paraît compliqué.
En ce qui concerne les « taupes », de plus en plus de personnes vont revenir, dont nous espérons qu'elles nous donneront des informations qui permettront des infiltrations. La protection de nos sources est un autre problème sur lequel nous travaillons. Elle suppose de prendre des mesures exorbitantes du droit commun, pour services rendus à notre pays : exfiltration, changement d'identité, création pour la personne concernée d'un petit commerce à l'autre bout du monde… Or ces mesures sont complexes à prendre en l'état actuel du droit. Il existe des dispositions, mais elles ne sont pas suffisantes. Il faudra donc sans doute apporter une petite modification au code de la sécurité intérieure pour assurer aux sources une véritable protection.