Les questions sociales n'échappant pas aux considérations financières, je ne vois pas comment sortir du dilemme infernal auquel nous sommes aujourd'hui confrontés. D'un côté, nous ne disposons pas d'un budget communautaire digne de ce nom, d'autant que le Conseil de l'Europe et le Parlement européen ont accepté une diminution des fonds structurels. Ainsi, les 6 milliards d'euros dont le Fonds social européen disposera sur deux ans pour aider les 8 millions de jeunes chômeurs ne représentent qu'un euro par jour et par chômeur. Aucun État membre ne manifeste la volonté politique d'augmenter significativement le budget européen ; l'ensemble des pays sont même d'accord pour le baisser pour les sept ans à venir. Un groupe de travail – présidé par l'ancien Premier ministre italien Mario Monti – est certes en train d'être créé pour réfléchir à de nouvelles ressources propres qui pourront aliment le budget communautaire, mais à volume constant.
La capacité budgétaire de la zone euro tout comme l'idée de financer une assurance chômage commune ne sont que des mots creux, prononcés par les mêmes dirigeants politiques qui refusent d'augmenter le budget communautaire et qui n'ont pas les moyens de financer un budget complémentaire. S'imaginer que l'on pourrait aider, au niveau macroéconomique, certains pays soumis à des « chocs asymétriques » constitue donc une vue de l'esprit.
Les conditions de création d'une zone monétaire optimale font l'objet d'un grand débat entre économistes ; mais rien n'est jamais optimal en économie !