M. Lamassoure a noté que l'on manquait d'argent ; Mme Bucher a, quant à elle, souligné que la zone euro devait agir sur des registres et des ressorts spécifiques et nouveaux. Dans ce contexte, c'est dans le cadre de cette zone que devrait être reposée la question de l'application de la politique de concurrence. Plutôt que de se focaliser sur la législation, il faudrait favoriser les grands projets européens en mettant l'accent sur les investissements. Or, alors que certaines entités telles que les régions ou les entreprises sont prêtes à les porter, il reste extrêmement difficile d'hybrider les différents types de ressources. Souvent aveugle, la politique de la concurrence peine à repérer et à valoriser les investissements. De même, alors qu'il serait utile de faire tester les projets à l'échelle régionale, la Commission néglige la question de l'expérimentation. Travaillant depuis un an sur les mesures d'impact social, je constate qu'alors qu'on déconseille d'appliquer le même système partout, l'on finit quand même dans ce domaine par aboutir à un dispositif européen unifié qui s'imposera à tous les acteurs de la même façon.
Disposer d'indicateurs contraignants serait certainement intéressant, à condition d'analyser de près leur définition et leurs implications, sans oublier la question de leur adaptation aux spécificités des régions et de certaines grandes zones. Comme l'a souligné M. Caresche, la question sociale peut également constituer une réponse économique ; mettre davantage en avant cet aspect permettrait aux partis politiques de montrer que le modèle social européen a réellement du sens.
Enfin, l'hybridation – méthode que nous devons apprendre collectivement – doit également inclure les initiatives de la société civile. Ainsi, les systèmes de protection sociale devraient prendre appui tant sur des mécanismes de marché et des dispositifs publics – toujours indispensables – que sur des dispositifs volontaires, construits sur une base professionnelle ou territoriale.