Madame, par vos propos, vous avez répondu à une question qui nous est souvent posée, à savoir pourquoi, en 2007, nous n'étions pas revenus sur la durée légale des 35 heures. Vous nous avez dit en effet que sa mise en place dans les entreprises avait été tellement difficile que l'on ne souhaitait pas forcément, en tout cas à l'UIMM, rouvrir le débat. Par ailleurs, vous avez pris acte des assouplissements, remarquant qu'ils avaient été très peu utilisés, sans doute par manque d'activité et en raison de la résistance du corps social. Je pense donc qu'il y a une coresponsabilité, des entreprises mais aussi du gouvernement de l'époque, qui n'a pas souhaité revenir sur un dossier emblématique.
Vous proposez aujourd'hui de supprimer la durée légale des 35 heures. Vous souhaitez une simplification du système du temps de travail et un allègement des coûts du travail. Nous vous rejoignons complètement.
Vous suggérez de travailler entreprise par entreprise, dans la mesure où l'activité de chacune peut varier d'un secteur d'activité à l'autre, d'un moment de l'année à l'autre et en fonction des carnets de commande. Pour nous, cela va de soi. C'est à ce niveau qu'il faut discuter – avec les chefs d'entreprise, les organisations syndicales ou les représentants du personnel – si l'on veut progresser.
Vous avez évoqué des négociations à venir et la résistance du corps social. Pensez-vous qu'aujourd'hui, le corps social soit suffisamment mûr pour avancer sur ces questions-là ? Personnellement, je me place du côté des jeunes : ils veulent travailler, gagner de l'argent, s'insérer professionnellement et peut-être fonder une famille. Quels arguments mettez-vous en avant pour faire bouger les lignes ? Comme le disait notre collègue, c'est vraiment nécessaire.