Monsieur le ministre, en ce qui concerne la Turquie, je partage votre analyse : il faut continuer le processus de négociation, compte tenu de la position géopolitique de ce pays – même si ce n'est pas toujours facile.
Je voudrais m'arrêter sur la question libyenne. Le Conseil européen soutient l'ONU, qui cherche à établir un gouvernement d'entente nationale. Les conclusions du Conseil européen mentionnent que le Conseil « s'est félicité de l'annonce faite par les Nations Unies et a demandé à toutes les parties d'y souscrire sans délai ». Or nous venons d'apprendre que les deux parties prenantes ont rejeté la proposition du représentant spécial des Nations Unies pour la Libye. Cette absence d'entente entre les deux parlements favorise l'implantation des groupes terroristes affiliés à Daech. Il est urgent de parvenir à une solution et d'éviter le délitement complet de ce pays, où l'État semble déjà avoir fait faillite. Une somalisation serait terrible pour toute la région : la Libye, située entre Europe et Afrique, deviendrait la plaque tournante de tous les trafics, y compris d'êtres humains.
L'Union européenne a rappelé à plusieurs reprises être prête à apporter un soutien politique et financier substantiel à un gouvernement d'entente nationale ; mais que peut-elle faire sans entraver les efforts de l'ONU ? Les États européens peuvent-ils s'entendre pour proposer des solutions concrètes, au-delà de l'aide financière promise ?
Quid, enfin, du soutien qui avait été proposé à la Tunisie ?