Monsieur le ministre, vous avez évoqué les décisions prises par l'Union européenne pour accompagner financièrement les pays voisins de la Syrie, en insistant notamment sur la Turquie. J'aimerais exercer ici une forme de droit de suite eu égard à la mission parlementaire que M. Poniatowski et moi-même conduisons sur le Liban.
Ce pays est dans une situation très préoccupante : l'afflux de plus de 1,2 million de réfugiés, pour une population de 4,5 millions d'habitants, fragilise l'équilibre démographique et confessionnel libanais, ces réfugiés étant tous sunnites. Parmi les questions à propos desquelles nous avons été interpellés sur place figuraient la capacité du HCR et du PAM à faire vivre les réfugiés syriens au Liban dans des conditions correctes et la possibilité pour le pays d'être à la hauteur de leurs besoins scolaires, sanitaires et sociaux.
L'Union européenne a annoncé un plan de soutien aux pays voisins de la Syrie, pour 1 milliard d'euros. On connaît les risques d'extension de la déstabilisation, par un effet domino, à la Turquie – on l'a vu avec les attentats –, mais aussi au Liban, sur lequel la pression est encore plus forte. Pour prévenir ces risques, il faut de l'argent, et vite. Pensez-vous que ce milliard suffise pour aider le Liban à faire face à un afflux de réfugiés qui sont appelés à rester durablement sur place, à moins de prendre le bateau, puisqu'ils ne vont ni se diriger vers le sud où se trouve la frontière israélienne, ni retourner dans des zones de guerre ? Le milliard annoncé sera-t-il distribué assez rapidement pour répondre aux besoins du Liban ?