Intervention de Pierre Lellouche

Réunion du 26 mai 2016 à 9h30
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

Il ressort de ce que vous dites, Monsieur le directeur, que vous êtes en sous-effectif flagrant par rapport à votre mission de surveillance de la radicalisation dans la capitale et la petite couronne – où sont susceptibles de se commettre la plupart des attentats. Si j'ai bien compris, votre service compte 123 agents chargés de la lutte contre le terrorisme, 29 chargés des communautés étrangères et 31 chargés des lieux de culte. Combien y a-t-il de lieux de culte musulmans à Paris et en région parisienne ? Combien d'entre eux posent problème ? Combien vous faudrait-il d'agents pour être en mesure de les surveiller ? Si je compare vos 123 agents au nombre de « clients » qui se sont rendus en Syrie et en Irak et qui en reviennent, j'en déduis que vous en suivez 10 % et que les 90 % restants se baladent dans la nature sans faire l'objet d'une surveillance. Pourriez-vous le confirmer ? Et avez-vous confiance dans le reste de la communauté du renseignement pour s'occuper de ces éléments ?

Concernant les interceptions, ce que vous dites est frappé au coin du bon sens. Il faut des gens sur le terrain, mais aussi des gens capables de pénétrer des systèmes cryptés. Il n'est pas étonnant que les individus expérimentés qui rentrent du Proche-Orient ne disent rien au téléphone. Il y a aussi mille façons d'utiliser un téléphone avec des puces différentes. Que faites-vous vis-à-vis du dark cloud et des modes de communication employés par ces véritables soldats, aguerris à ces techniques une fois de retour du Proche-Orient ?

Quid, par ailleurs, de l'infiltration des milieux salafistes à Paris et en banlieue parisienne ? Avez-vous des personnels susceptibles de s'en charger ? Ou ne le faites-vous que sur les signalements qu'on veut bien vous adresser ?

J'ai été choqué par ce que vous avez dit sur l'absence de réelle coordination entre les différents services. Si j'ai bien compris, vous alimentez la DGSI, mais celle-ci vous laisse complètement dans l'ignorance de ce qui peut se passer à Paris et en région parisienne dans le cadre de ses propres activités. Et, jusqu'à présent, il y a eu une coupure totale entre vous et l'administration pénitentiaire. Pensez-vous que cela va s'améliorer aujourd'hui ?

Enfin, qui sont les « casseurs » et les auteurs de violences envers les policiers ? S'agit-il de l'ultra-gauche ou d'un mélange de l'ultra gauche et de radicalisés des banlieues ?

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