Nos services sont effectivement toujours en sous-effectif. Cela étant, lorsqu'on m'a laissé entendre qu'on allait les renforcer au dernier trimestre de l'année 2015, on m'a demandé combien de personnes je voulais. Or, les murs épais – à l'histoire ancestrale – de la préfecture de police de Paris, à la caserne de la Cité, ne sont pas à géométrie variable, contrairement à ceux du 84 rue de Villiers à Levallois. Dans l'espace dont je dispose, je pouvais loger dix fonctionnaires. On m'a dit que j'en aurais cinquante – je ne savais où les mettre. Et voilà finalement que je vais en avoir cent ! J'ai donc dû faire camper les 50 fonctionnaires qui sont arrivés à la fin de l'année 2015, le temps de réaménager l'ensemble du service et du dispositif – ce qui a eu des conséquences notables sur le positionnement géographique de ces fonctionnaires. Il faut leur trouver du travail, mais aussi des locaux. J'ai dit au ministre de l'Intérieur que je voulais bien des renforts et que je savais très bien la mission que j'allais leur confier, mais que je ne donnerais pas obligatoirement un ordinateur à chacun de ces cent fonctionnaires. Je ne néglige pas le travail technique ni la recherche du dark web, mais je crois que les conversations cryptées d'Amedy Coulibaly la semaine précédant son action du 8 janvier contre la jeune Clarissa Jean-Philippe et celle du lendemain à l'Hyper Cacher ne sont toujours pas décryptées. Il y a donc en effet un vrai problème.