Merci, madame, messieurs, pour la clarté de vos propos et la passion que vous mettez à défendre ce secteur si particulier, qui contribue tant à la qualité du « vivre ensemble ». Vous avez souligné à juste titre, monsieur Blanc, la place prépondérante que le secteur associatif continuera à occuper dans notre pays, dans cette période un peu troublée, où se posent des questions tant sur le financement des associations, que sur le sens à donner à l'action publique et sur la manière de la relayer sur le terrain, afin de ne laisser aucun de nos concitoyens sur le bord du chemin.
Au-delà de son contenu, la notion même de modèle économique paraît heurter l'idéal associatif. Est-ce une notion totalement neuve dans le monde associatif ? S'est-elle imposée comme une fatalité ou bien comme une occasion à saisir ? Agit-elle comme un révélateur d'éventuelles fractures générationnelles au sein des représentants du monde associatif ? Les conseils d'administration sont souvent composés de personnes plus âgées. Cela détermine-t-il l'approche que les associations peuvent avoir de la notion de modèle économique ?
En outre, comment percevez-vous la mutation en cours ? Ne va-t-elle pas favoriser une dualisation du monde associatif entre, d'une part, les associations qui seront capables d'accomplir un effort de réflexion stratégique et sauront s'adapter et, d'autre part, celles qui ne le pourront pas ? Quel sera le facteur discriminant : la taille ? le domaine d'intervention ? Quel sens les associations pourront-elles donner à leur action, compte tenu de la réalité économique qui s'impose à tous ?