Intervention de Bruno Gollnisch

Réunion du 3 novembre 2015 à 18h00
Commission des affaires européennes

Bruno Gollnisch, Parlement européen, non inscrit :

Madame la présidente, je ne sais si je représente ici l'un des courants que vous avez qualifiés de « nationalistes et populistes de tous genres » ; toujours est-il que les idées que je défends au Parlement européen progressent sensiblement, et je ne considère pas comme péjoratif de vous entendre souligner mon appartenance à ce courant de pensée.

J'adhère tout à fait à ce qu'a dit M. Myard sur l'appel d'air extraordinaire qu'ont représenté certaines déclarations imprudentes, en particulier celle de Mme Merkel, affirmant que l'Allemagne devait se préparer à accueillir 800 000 réfugiés. Dans la mesure où l'on a aujourd'hui accès à Internet et à tous les moyens modernes de communication en tout point de la planète, même au fin fond de l'Afrique noire, comme j'ai pu le vérifier encore la semaine dernière, il est inévitable que ce genre de déclaration ait pour conséquence un afflux massif de personnes.

On parle beaucoup de réfugiés, mais il me semble que ce terme devrait être réservé aux personnes fuyant un pays où se déroule un conflit. Ce conflit est d'ailleurs bien souvent provoqué par la désorganisation à laquelle les Occidentaux, notamment les États-Unis d'Amérique, ne sont pas totalement étrangers – je pense notamment à l'Irak et à la Syrie. Ainsi, nous avons joué contre le gouvernement légal de Damas, pourtant assez bien vu des autorités françaises au cours de la précédente mandature présidentielle, avant de lui chercher une alternative politique qui n'existe pas : dans ces conditions, comment s'étonner que la guerre civile se prolonge, et avec elle l'afflux de réfugiés ?

Quand on regarde les statistiques de près, on s'aperçoit que de nombreuses personnes se disant réfugiées sont en fait originaires de pays où il n'existe pas de conflit. Je me suis rendu avec mon groupe parlementaire en 2007 à Lampedusa – j'étais le premier président de groupe du Parlement européen à le faire – où, avec Jean-Marie Le Pen, nous avons visité le centre de rétention. Étonnamment, nous avons été bien accueillis par les malheureux qui se trouvaient là – essentiellement des ressortissants de l'Afrique francophone transitant par la Libye. Je ne dis pas que leur sort m'indiffère – rien de ce qui est humain ne m'est étranger –, mais j'insiste sur le fait qu'il s'agit de réfugiés économiques, et non de réfugiés politiques.

Enfin, il est des réfugiés d'un genre un peu particulier. À Calais, par exemple, on voit beaucoup de jeunes hommes dont on nous dit qu'ils fuient la guerre parce qu'ils sont afghans. Au moment où nous commémorons la Première Guerre mondiale, me revient en mémoire l'histoire de mon grand-père. En août 1914, il venait à dix-neuf ans de réussir le concours d'entrée à Polytechnique quand l'Allemagne a déclaré la guerre à la France : il ne s'est pas réfugié en Suisse ou en Espagne, mais s'est engagé pour défendre son pays.

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