Je partage pour partie l'opinion de Mme Pervenche Bérès, mais j'ai été mal à l'aise d'entendre Mme Merkel s'exprimer brutalement, sans même en avertir le président de la République ; ce jour-là, comme l'a dit M. Myard, la voix asynchrone de l'Europe a effectivement provoqué un appel d'air : les conséquences de l'avancée de Daech ne peuvent être ignorées, mais ce sont des gens de 80 nationalités qui se sont dirigés vers l'Europe. Il convient d'élargir le débat à la politique familiale de certains pays d'origine des migrants ; si on ne le fait pas, de grands problèmes sont à venir pour l'Union européenne. Je déplore l'échec de la politique de voisinage. Nous avons considéréque le danger était seulement à l'Est et le drame s'est déclenché au Sud sans que nous ayons pris suffisamment à coeur le concept qui sous-tendait l'Union pour la Méditerranée ; la coopération euro-méditerranéenne devient impérative. J'appelle de mes voeux une conférence internationale permettant de mettre tous ces éléments en perspective, car la politique migratoire actuelle est lourde de conflits potentiels.
Le directeur de l'agence Frontex considère disposer de moyens suffisants ; pour lui, la gestion intégrée des frontières n'est plus un problème financier mais d'organisation. Enfin, le règlement de Dublin est désormais inopérant et je suis d'accord sur ce point avec Mme Pervenche Bérès : nous n'avons pas donné toute sa dimension au principe de la liberté de circulation tel qu'adopté à Schengen. J'espère que nous prendrons de la hauteur. Sachant que, selon l'OCDE, la question migratoire est vouée à durer de sept à dix ans encore, nous serons appelés à nous revoir pour traiter à nouveau de ces questions.