Intervention de Pervenche Bérès

Réunion du 3 novembre 2015 à 18h00
Commission des affaires européennes

Pervenche Bérès, Parlement européen, groupe de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates :

Mme Christine Revault d'Allonnes Bonnefoy a souligné le poids de la contribution du Parlement européen à la Conférence de Paris ; le rapport de Gilles Pargneaux définit quel devrait être le niveau d'ambition européenne à la COP 21. Si la Conférence de Paris est un succès, ce sera celui de la diplomatie française appuyée par son camp de base, l'Union européenne ; c'est dire l'importance de la manière dont l'Union aborde cette conférence. À l'origine, c'est elle qui a fait de la Conférence de Kyoto un moment décisif de la lutte contre le dérèglement climatique ; le sujet était neuf, ce qui a donné une capacité d'initiative à l'Union. Ensuite, à Copenhague, on a assisté à la mobilisation des États et à l'affaiblissement de la Commission européenne ; il en est résulté un échec. Une action conjointe est maintenant possible par la mobilisation d'États voulant aboutir à un bon résultat et d'une Commission européenne donnant la nécessaire vision d'ensemble.

M. Laurent Fabius, reçu la semaine dernière au Parlement européen, a souligné, en accord avec les membres de la commission de l'environnement et celle des affaires étrangères, l'importance de la clause de révision des engagements pris par les États ; le tout récent engagement de la Chine en ce sens permet de penser que ce sera un élément clef du futur accord. Reste en suspens la question du prix du carbone, qui ne sera manifestement pas tranchée lors de la Conférence de Paris.

Il y a toujours des climato-sceptiques, mais l'activité humaine a un effet incontestable sur notre planète. Pour le refréner, une course s'est engagée entre l'approche normative et l'approche technologique. Les Européens ont très longtemps cru pouvoir se limiter à l'approche normative, laissant à d'autres la course à la maîtrise technologique. L'accord, que j'espère le plus ambitieux possible, qui scellera la COP 21 nous oblige pour la suite. Nous devrons donc veiller à nous préoccuper aussi de notre capacité d'investissement pour maîtriser les technologies qui nous permettront de répondre au mieux aux besoins identifiés et qui garantiront notre compétitivité dans les domaines considérés.

J'appelle enfin l'attention sur le lien nécessaire entre ce débat et celui qui porte sur l'Union des marchés de capitaux. Si l'on ne se préoccupe pas de flécher les investissements en faveur de la transition écologique, on aura favorisé la spéculation au lieu de réfléchir à la stratégie commune que les marchés financiers doivent financer. Pour concilier ces deux priorités, il faut reprendre les propositions de l'économiste Michel Aglietta visant à pondérer les investissements de manière à favoriser la transition écologique.

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