Intervention de Serge Janquin

Réunion du 30 septembre 2015 à 16h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Janquin :

Mesdames les présidentes, ce n'est plus supportable : ce n'est pas la première fois que M. Lellouche se pose en porte-parole des républicains de droite et qu'il transforme ainsi nos règles de fonctionnement interne ! En principe, tous les parlementaires au sein de la commission des affaires étrangères sont à égalité de droits et de temps de parole. De deux choses l'une : soit nous changeons nos pratiques en instituant aussi un porte-parole des républicains de gauche, soit nous signifions à M. Lellouche que cela suffit et qu'il dispose de deux minutes, pas plus, pour poser ses questions. Pardon, monsieur le ministre, de vous avoir rendu témoin de cette mise au point.

J'en viens au fond du problème. Nous sommes confrontés à une crise inédite, par son ampleur, vraisemblablement par sa durée, mais aussi par son sens, car elle touche à des questions de sécurité essentielles pour les pays européens, notamment pour la France. Mais on oublie qu'elle dure déjà depuis longtemps : lorsque l'on a voulu faire l'Union pour la Méditerranée, j'ai été de ceux qui ont prévenu que l'on ne construit pas une union sur un cimetière marin. Et, en effet, cela n'a pas marché.

Je salue votre politique cohérente et équilibrée, monsieur le ministre, entre, d'un côté, l'accueil républicain bienveillant des réfugiés politiques, en tout cas de la part qui nous revient, et, de l'autre, la fermeté en matière de reconduites à la frontière de ceux qui ne relèvent pas de ce statut. Vous avez indiqué que la politique européenne devenait plus cohérente sur ces questions. J'aimerais en être convaincu. Je sais que vous y travaillez, mais il reste encore du chemin à faire, vous en conviendrez.

L'un des éléments sur lesquels nous pouvons encore jouer pour endiguer le flux de migrants, c'est la situation des réfugiés en Jordanie, au Liban et en Turquie, ainsi que l'a souligné M. Hamon. Au début, nous pensions qu'ils rentreraient chez eux, mais, du fait de la durée du conflit et des risques auxquels ils sont exposés, ils en viennent à fuir vers nos territoires. Si la communauté internationale s'était davantage impliquée en temps utile, ainsi que les autorités libanaises et jordaniennes le souhaitaient, si nous n'avions pas laissé ces pays aussi seuls face à ce problème, peut-être la crise serait-elle aujourd'hui un peu moins aiguë qu'elle ne l'est.

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