Quant à moi, je voterai pour ce texte, car il se fonde sur une analyse politique qui devrait dépasser les clivages partisans : il est plus noble de cesser la guerre par un geste d'amitié que par un départ piteux.
Je me réjouis que le Président de la République ait tenu l'engagement pris devant les Français d'anticiper le retrait de nos troupes, engagement qu'il a fait accepter par nos alliés, dont M. Obama, en dépit des cris d'orfraie entendus pendant la campagne électorale. Cela étant, je m'interroge sur le contrôle démocratique des missions confiées à nos armées. En effet, l'engagement initial de nos troupes en 2001, objet d'un consensus entre MM. Chirac et Jospin, avait été décidé sous l'égide de l'ONU afin non seulement de manifester notre solidarité envers les Etats-Unis, mais surtout de renverser le régime taliban et de combattre Al Qaida. Or, très vite, les talibans ont été renversés et Al Qaida a déplacé ses camps d'entraînement hors du pays au point qu'aujourd'hui, rien ne sert de combattre en Afghanistan pour lutter contre ce réseau terroriste, que l'on combat bien mieux par le renseignement ou des opérations militaires très ciblées. Dans le même temps, la nature même des missions confiées à nos troupes évoluait considérablement pour dépasser leur cadre initial, sans qu'il ait été possible au Parlement d'anticiper ou de contrôler ces décisions. A cet égard, il est indispensable d'améliorer nos moyens de contrôle sur de telles évolutions.