Ce rapport n'est rien d'autre qu'un plaidoyer pour la politique fiscale et sociale du Gouvernement ; à la page 213, il est ainsi écrit que le rapport vise à éviter de la détricoter. Élu dans une circonscription frontalière, je me demande si l'on a bien pris conscience de ce qui se passe dans notre pays : 400 000 Français travaillent tous les jours à l'étranger dans les zones limitrophes des pays voisins, et moins de 10 000 étrangers effectuent le chemin inverse. Il y a quarante ans, les flux étaient exactement inverses. Et on dit que ce phénomène n'est pas grave, que les Français s'exportent et que l'on va créer une agence pour tenter de les faire revenir, mais la réalité dément totalement ce diagnostic. Dans l'Ain et la Haute-Savoie, les 40 start-up créées il y a sept ans se sont toutes installées en Suisse. Tous les sièges sociaux ont quitté cette région ; le siège social de STMicroélectronics s'est déplacé de moins de trois kilomètres pour quitter le pays de Gex et s'implanter en Suisse. On constate également ce phénomène dans la zone d'Archamps en Haute-Savoie. À l'école hôtelière de Lausanne, 70 % des Français d'une promotion ne rentrent pas en France et travaillent à l'étranger.
Dans un pays où 1 % des Français paient 45 % de l'impôt sur le revenu, les chefs d'entreprise et les futurs cadres partent et la substance même de la richesse nationale avec eux. Vous niez totalement cette situation dans votre rapport, monsieur Galut, pour des raisons politiques et idéologiques. Je voterai donc contre l'adoption de ce rapport.