Je suis étonnée que ce travail parlementaire ne soit pas l'occasion d'établir un consensus sur l'exil des Français à l'étranger, phénomène de masse dont notre pays souffre durement. Nous aurions dû centrer notre réflexion sur le départ des forces vives de notre pays, et non sur la mobilité choisie des étudiants et des seniors, car celui-ci entraîne une perte de puissance et de visibilité à l'international pour notre pays. Or on a utilisé cette commission d'enquête pour défendre une politique massivement rejetée à l'étranger et en France. Nous aurions pu nous saisir de l'excellent travail réalisé par les services de l'Assemblée nationale et nous pencher sur les moyens de remédier à cette situation ou, à tout le moins, à la reconnaître.
Les auditions ont fait apparaître que les exilés quittaient notre pays en raison de l'environnement réglementaire, fluctuant, instable et source d'imprécisions. Par ailleurs, un étudiant qui se voit offrir un poste à l'étranger et un en France choisira le premier. De plus en plus de centres de décision partent à l'étranger ; la France n'en abrite plus et se trouve également vidée des centres de R&D. Notre pays se désindustrialise ou produit des biens et des services à faible valeur ajoutée. Toute activité qui comporte une forte valeur ajoutée quitte notre pays.
Je voterai contre l'adoption de ce rapport, et ce système de travail s'avère dangereux et ne doit pas être reproduit, sous peine d'une perte de crédibilité définitive.