Intervention de Monique Rabin

Réunion du 7 octobre 2014 à 16h00
Commission d'enquête sur l'exil des forces vives de france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Rabin :

Je regrette le clivage qui nous sépare ; en effet, la commission d'enquête ne fut ni demandée ni approuvée par la majorité.

Nous avons décidé de nous pencher sur les parcours de l'ensemble des forces vives et, avec mes collègues de la majorité, nous avons récusé le postulat de départ qui visait à démontrer un phénomène d'exil. Ces deux choix étaient très cohérents l'un avec l'autre. Monsieur le rapporteur, vous n'êtes donc pas hors sujet ; les auditions que vous avez organisées furent, pour certaines d'entre elles, partisanes. On accuse le rapport de partialité, mais ce n'est rien par rapport à l'orientation de certaines auditions qui s'avéra totalement déplacée ; je pense notamment à deux séances où les intervenants – dont une personne d'un âge très avancé – n'étaient là que pour dire qu'il fallait quitter notre pays où plus rien ne se faisait. Heureusement que le rapport a arrondi ces prises de position.

Il est important d'avoir évoqué longuement la mobilité, car nous vivons dans un monde ouvert où il n'existe aucune raison pour que seule la circulation des personnes soit entravée quand celle des biens et des capitaux est libre.

Le rapport n'est pas sectaire et reconnaît le départ de certains Français pour des raisons idéologiques, comme cela a toujours existé, les récents exemples du show-business ne devant pas nous induire en erreur sur ce point ; je me souviens ainsi des personnes arrêtées à la frontière suisse en 1981 avec des lingots dans leur voiture.

Il existe un problème de confiance à l'égard de notre pays, et nous devons, comme nous l'a demandé le Premier ministre, porter collectivement la fierté d'une France qui ne va pas si mal que cela.

L'harmonisation fiscale, défendue par le rapport, permettra de répondre à de nombreux problèmes ; d'autres propositions sont déjà mises en oeuvre comme la fusion entre Ubifrance et l'AFII qui renforcera l'attractivité de la France à partir du 1er janvier 2015. Monsieur le rapporteur, je souhaiterais aller plus loin que votre intéressante suggestion sur les visas : ces documents doivent être délivrés aux étudiants et aux chercheurs, mais il convient d'allonger la durée du visa au-delà du temps de la formation, comme le font les Allemands, afin de bénéficier d'ambassadeurs de notre pays dans les entreprises étrangères.

La proposition de Frédéric Lefebvre de permettre à des jeunes moins formés de bénéficier d'un séjour à l'étranger est intéressante, surtout que notre formation technique est de qualité. On pourrait en outre adapter le volontariat international en entreprise – VIE – à l'apprentissage.

L'organisation du ministère des Affaires étrangères et du développement international constitue un gage pour la réussite de l'application des propositions du rapport, car elle offre une vision transversale des choses.

Si nous étions tous honnêtes, nous pourrions nous retrouver dans ce rapport et constater, en cette année de centenaire de la création de l'impôt sur le revenu, que c'est uniquement la question fiscale qui nous sépare. Les combats restent les mêmes : l'impôt existe et nous permet d'offrir l'école républicaine à nos enfants et des services, qui constituent des facteurs d'attractivité, comme nous l'ont affirmé bon nombre de chefs d'entreprise.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion