Notre secteur professionnel comprend deux branches : celle des assistantes maternelles et celle des salariés employés par des particuliers, d'où l'existence de deux accords collectifs, de deux accords de protection sociale et de prévoyance, le premier signé en 1999 et le deuxième en 2005, de deux accords de formation professionnelle, et la mise en place actuelle d'un accord interbranches relatif à la santé au travail.
On comptait en 2007, 303 663 assistantes maternelles, 9 406 arrêts maladie, soit 3,1 % de la population concernée mais sans savoir si le même salarié s'est, ou non, arrêté plusieurs fois dans l'année. En 2011, le nombre d'assistantes est passé à 339 139 et on dénombrait 16 571 arrêts, soit 4,9 %.
En 2007, le nombre de salariés employés par des particuliers s'élevait à 1 321 850. Il atteignait 1 339 093 en 2011. Les arrêts maladie, en 2007, touchaient 19 237 personnes, soit 1,5 % de l'effectif total. Ils étaient de 28 042 en 2011, soit 2,1 % des salariés.
Quels sont donc les principaux déterminants de ces évolutions ?
L'estimation de la durée moyenne des arrêts tient compte d'un délai de carence de droit commun de sept jours. L'accord de protection sociale et de prévoyance de 1999 prévoyait initialement un délai de onze jours mais il a été ramené à sept jours après négociation. Il est de la même durée pour les assistantes maternelles et traduit une position très ferme des employeurs.
Nous avons mis en place une « table d'expérience » spécifique en liaison avec l'IRCEM afin de calculer, pour les salariés employés par des particuliers, des provisions pour incapacité. La durée des arrêts de travail est, dans notre secteur professionnel, de 8 % inférieure à celle constatée pour l'ensemble des salariés en France.
Nous ne disposons pas encore d'une table comparable pour les assistantes maternelles mais nous savons que la durée moyenne de leur arrêt de travail n'est pas supérieure à celle des salariés.
Nos salariés ont, en moyenne, 2,3 employeurs. Pour beaucoup d'entre eux l'emploi dans notre secteur constitue une variable d'ajustement et relève du temps partiel, y compris pour des fonctionnaires de catégorie C qui, par exemple, jardinent chez leurs voisins, ou pour des employés de la grande distribution, de l'hôtellerie, qui effectuent un autre travail sur un territoire très restreint.
La progression du nombre d'arrêts de travail déclarés se relie, en partie, à l'impact des campagnes d'information et à la simplification des déclarations à la sécurité sociale selon le formulaire du centre d'enregistrement et de révision des formulaires administratifs (CERFA).
L'information est ce qui manque le plus dans un secteur qui compte pourtant, employeurs et salariés confondus, 5 millions de personnes. Notre accord de prévoyance comporte des garanties de prise en charge spécifiques puisqu'il tient compte de la pluralité des employeurs et du temps partiel. Il offre donc aux salariés une protection supérieure à celle de l'assurance maladie et du droit commun. Or, très souvent, les intéressés, employeurs comme salariés, ignorent leurs droits. Nous avons donc, depuis 2000, lancé d'importantes campagnes de communication, notamment au moyen d'un bus itinérant parcourant une quarantaine de villes par an, afin d'exposer quels sont les enjeux de la retraite et de la couverture sociale de la maladie et des accidents du travail. Aussi bien l'augmentation du nombre d'arrêts de travail déclarés résulte-t-elle moins de l'accroissement de la sinistralité que de la prise de conscience du droit et des procédures de déclaration.
Mais on ne connaît pas de façon assez fine les causes des arrêts de travail. On sait seulement que les accidents de travail sont, dans notre secteur, supérieurs de 5 % à ceux de la moyenne nationale et se relient aux accidents domestiques. C'est pourquoi les statistiques de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) peuvent introduire une certaine confusion entre les deux phénomènes. Jusqu'à une période récente, notre secteur était réputé comme supportant la plus grande mortalité par accident.
Nous travaillons à la prise de conscience d'un certain nombre de risques, notamment celui du cancer du sein chez les assistantes maternelles – 98 % étant des femmes – dont le taux est nettement supérieur à celui de la moyenne nationale.