Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 30 septembre 2014 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Je remercie M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, d'être à nouveau parmi nous pour cette audition consacrée à la Syrie et à l'Irak, et qui n'est pas ouverte à la presse.

Les terroristes de Daech souhaitent instaurer un État sur les territoires irakien et syrien et étendre leur emprise sur le Liban, la Jordanie et la Palestine. Ce mouvement a lancé une vaste offensive dans les zones kurdes de Syrie. Monsieur le ministre, comment la situation évolue-t-elle sur les plans militaire et humanitaire ? Quel est l'état des forces en présence, qu'il s'agisse de Daech, de l'armée irakienne, des combattants kurdes irakiens et syriens, des milices chiites – qui auraient été mobilisées en Irak – ou encore de l'Armée syrienne libre (ASL), que nous soutenons en lui livrant des armes, et des forces se reconnaissant dans l'opposition syrienne modérée ?

La coalition internationale a commencé à se constituer, sous l'impulsion des États-Unis et de la France, et ses rangs grossissent chaque jour. Sur le plan militaire, les Américains ont entamé le 8 août dernier une campagne de bombardements aériens contre les positions de Daech en Irak. Nous les avons rejoints dans cet effort le 18 septembre avec le lancement de l'opération Chammal. Cette intervention, menée sur le territoire irakien à la demande des autorités de Bagdad, a pour but d'affaiblir Daech, comme l'a indiqué le Président de la République à l'ONU. Nous avons mené deux séries de frappes aériennes, les 19 et 25 septembre : quels objectifs ont été détruits ? Comment ont-ils été choisis ? Comment s'effectue la coordination avec les forces armées kurdes et irakiennes sur le terrain ? Comment garantissons-nous l'autonomie de notre renseignement et de notre action par rapport aux Américains ? L'opération Chammal est-elle appelée à monter en puissance ? Devrions-nous renforcer notre dispositif militaire à Abou Dhabi ?

La Belgique, les Pays-Bas, le Danemark et le Royaume-Uni viennent d'annoncer leur participation aux frappes aériennes en Irak. Cet engagement est-il déjà effectif ? Comment s'opérera le partage des tâches et la coordination, notamment pour la définition des cibles et des frappes ? Doit-on s'attendre à une intensification des bombardements ?

Dans le même temps, les pays du Golfe – Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Bahreïn, Jordanie et Qatar – se sont engagés aux côtés des États-Unis dans une campagne de bombardements aériens contre les bastions de Daech en Syrie, mais aussi contre le Front al-Nosra, affilié à Al-Qaïda.

La France ne prend pas part aux frappes en Syrie – bien que le ministre des affaires étrangères et du développement international ait rappelé aux Nations unies qu'il n'y avait pas d'obstacle juridique à ces offensives – car elle souhaite, comme l'a indiqué le Président de la République, concentrer ses attaques en Irak. Néanmoins, elle livre des armes à l'opposition syrienne modérée, ainsi qu'aux peshmergas kurdes. Pourriez-vous nous faire le point sur ces livraisons : quels armements ont été fournis et en quelle quantité ? Comment nous assurons-nous que ces armes tombent dans les bonnes mains ? Les forces au sol disposent-elles du savoir-faire nécessaire pour les utiliser de manière autonome ? Pourriez-vous également faire le point sur l'appui humanitaire que nous apportons aux populations locales ?

Le soutien apporté par la coalition internationale a-t-il déjà commencé à porter ses fruits ? Vous avez souligné la nécessité d'un engagement inscrit dans la durée : à combien de temps l'estimez-vous ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion