Intervention de François Loncle

Réunion du 30 septembre 2014 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Loncle :

Les exemples du Mali et de la Centrafrique le montrent, une intervention militaire n'a aucune chance de succès sans une solution politique, dont l'absence a d'ailleurs plongé la Libye dans le chaos que l'on sait. Une telle solution est une urgence ; elle doit être recherchée avec détermination, non seulement sur le terrain, mais aussi avec les pays engagés militairement.

Depuis dix ans, la politique syrienne de la France n'est qu'une accumulation d'erreurs et de contradictions. Il y a deux ans, on annonçait le départ de Bachar el-Assad sous huitaine ; l'an dernier, la France se déclarait prête à frapper ; aujourd'hui, elle refuse de suivre les États-Unis dans cette option. Un excellent ancien ministre des affaires étrangères – Hubert Védrine pour ne pas le nommer – déclarait récemment : « Il me semble que la France continue d'espérer la chute du régime et veut donc aider l'opposition démocratique, qui est très faible ! » – on peut même dire fantomatique. « Notre position », poursuivait M. Védrine, « est honorable sur le plan des principes, mais elle risque de laisser aux États-Unis la détermination de la politique future vis-à-vis de Damas en surmontant cette contradiction. Peut-être même avec les Russes ? » Bref, je ne comprends pas cette politique, et je ne suis pas le seul, à gauche comme à droite.

Ma dernière observation est un peu désespérée. L'engagement français, pour le moins salutaire et honorable, se fait sans l'Europe. L'Allemagne, dont nous accueillerons dans deux jours le ministre des affaires étrangères, nous donne chaque jour des leçons d'économie, mais sa capacité, si j'ose dire, à l'inaction et au refus du moindre effort financier devient tragique. Elle nous laisse agir seuls, et en tire évidemment tous les avantages.

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