Intervention de T P

Réunion du 21 mars 2016 à 14h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

T P :

Entre le moment où nous sommes au Comptoir Voltaire et notre arrivée au Bataclan, il doit s'écouler au maximum une dizaine de minutes.

Au Comptoir Voltaire, nous croyions avoir affaire à une fusillade comme sur d'autres terrasses. C'est une victime qui m'a expliqué qu'un homme était entré dans le bar et qu'il y avait eu une explosion, sans me préciser que nous nous trouvions en présence de l'acte d'un kamikaze. Je suis retourné sur la terrasse pour constater qu'il n'y avait pas de douilles au sol. Il ne s'agissait donc pas d'un tireur. La présence d'énormément de boulons indiquait qu'une bombe avait explosé, ce que j'ai immédiatement indiqué à TN 750.

En arrivant au Bataclan, entre un camion de pompiers et un car de police, nous avons vu la Polo des terroristes, garée régulièrement à l'angle du passage Saint-Pierre-Amelot et du boulevard Voltaire. Après nous être équipés d'un casque balistique avec visière non balistique et d'un fusil à pompe, O. B., N. B. et moi-même nous sommes placés en colonne pour prendre l'angle gauche du passage Saint-Pierre-Amelot afin d'éviter toute retraite des individus. S'ils sortaient de la salle pour rejoindre leur véhicule, il fallait que nous puissions nous engager afin de les neutraliser.

L. S. se trouvait à l'autre angle, côté Bataclan, et A. D. arrêtait des véhicules de particuliers et des taxis, dans lesquels il faisait évacuer des blessés avec l'aide d'une serveuse. Je voyais également P. T. qui aidait les victimes à sortir du Bataclan.

Les effectifs parisiens du car de police qui se trouvait sur place, le TC 82G, ne disposaient d'aucun équipement hormis leur gilet individuel et leur arme. Ils avaient cassé une porte qui se trouvait derrière notre position. Elle donne accès aux locaux administratifs du Bataclan, où ils avaient installé avec les pompiers un poste avancé médicalisé afin de porter les premiers soins aux victimes. A. D. et la serveuse dont je vous parlais faisaient la navette pour emmener les victimes.

La BAC 915 en civil de Saint-Maur-des-Fossés, qui nous a rejoints, s'est placée dernière nous, et le collègue stagiaire du TC s'est positionné avec nous dans la colonne. Nous avons entendu trois ou quatre tirs à l'intérieur du Bataclan et une explosion, puis la porte s'est ouverte et nous avons essuyé une première rafale de Kalachnikov.

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