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Intervention de Jean-Marc Falcone

Réunion du 21 mars 2016 à 14h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Jean-Marc Falcone, directeur général de la police nationale :

Après les attentats de janvier, nous avions considéré en effet qu'une nouvelle forme de terrorisme se développait sur le territoire national, celle des tueries de masse menées par des gens qui refusent de négocier et qui veulent aller jusqu'au bout de leur « mission ». Nous avons donc estimé qu'il fallait revoir le dispositif des primo-intervenants.

Nous avons distingué trois niveaux. Le service général, c'est-à-dire police-secours, arrivera le premier sur les tueries de masse, car les gens appelleront le 17. Ces agents ont pour consigne de stabiliser la situation, de rendre compte et de faire intervenir d'autres unités. C'est la doctrine à laquelle j'ai fait référence dans mon propos introductif et qui est expliquée dans la fiche - réflexe de décembre 2015.

Une deuxième catégorie de personnel, plus rompu, est constituée par les unités d'intervention en province, qui sont les BRI de la DCPJ et les BAC. Ces dernières représentent 3 200 personnes réparties sur l'ensemble du territoire.

Les BRI-PJ sont déjà équipées de protections individuelles et collectives et d'armes lourdes performantes. Tel n'était pas le cas des BAC. À la demande du ministre de l'Intérieur, un plan BAC a donc été développé – mon homologue de la Gendarmerie en bénéficiera pour ses pelotons de surveillance et d'intervention de la Gendarmerie (PSIG) – afin de doter ces unités de protections individuelles : caques balistiques et gilets capables d'arrêter des cartouches de Kalachnikov. Surtout, il a été décidé de les doter d'armes longues nouvellement acquises – le Heckler & Koch G36 – capables de tirer des munitions de calibre 5,56 mm, équivalentes à celles des Kalachnikov.

Les livraisons prévues par ce plan ont d'ores et déjà commencé, et s'accompagnent de formations, notamment au maniement de cette nouvelle arme. Tout cela fera partie du schéma national d'intervention.

La doctrine d'emploi est prévue dans les fiches auxquelles j'ai fait allusion. L'une porte sur les ceintures d'explosifs – phénomène hélas nouveau sur le territoire français Une autre est consacrée aux surattentats, pour faire en sorte, autant que faire se peut, de les éviter. Enfin, une fiche expose la doctrine d'intervention pour les primo-intervenants en cas de tueries de masse : quels sont les réflexes qu'il convient d'avoir.

Concernant les stages « Amok », au vu des événements, nous utilisons désormais, dans le cadre des nouvelles doctrines d'intervention, les fiches - réflexes, et le RAID assure dans toutes les directions départementales de la sécurité publique des formations pour faire face aux tueries de masse de ce genre.

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