Intervention de Jean-Marc Falcone

Réunion du 21 mars 2016 à 14h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Jean-Marc Falcone, directeur général de la police nationale :

Monsieur Habib, les instructions données par le ministre de l'Intérieur, qui vont être déclinées dans le schéma d'intervention, répondent à votre préoccupation. Ce schéma conjugue en effet l'intervention, avant l'arrivée des forces spécialisées, des primo-arrivants et surtout des BAC et des BRI que nous équipons pour leur permettre d'intervenir dans les meilleures conditions de sécurité et avec les moyens d'attaque ou de défense les plus performants – j'y ai fait référence tout à l'heure. D'ici à la fin du mois de mai, la formation, l'équipement et le parc automobile seront donc adaptés pour pourvoir procéder à des interventions en cas de tueries de masse, dans l'objectif de stabiliser et de neutraliser la situation, à l'instar de ce qui s'est passé au Bataclan.

On ne peut évidemment pas créer des unités d'intervention sur l'ensemble du pays. Elles sont situées le plus harmonieusement possible sur le territoire. Et en cas de tueries de masse, il n'y aura plus de secteur police et de secteur gendarmerie : c'est la force d'intervention la plus proche des lieux du drame qui interviendra.

Monsieur Lellouche, mon état-major a contacté le chef du RAID à 21 h 45, pour mobiliser la force d'intervention. Je l'ai moi-même appelé quelques minutes plus tard, avant de rejoindre le CIC place Beauvau. Ensuite, quand je suis arrivé au ministère de l'Intérieur, j'étais accompagné de mes directeurs centraux, dont le directeur central de la sécurité publique, avec lequel nous avons échangé. Nous avons considéré que si cela continuait à frapper sur Paris, il faudrait apporter du renfort à la préfecture de police, pas des forces d'intervention, mais du service général. Nous avons donc envoyé les patrouilles disponibles, sans réduire à néant la présence policière dans les quatre départements de la grande couronne.

À 22 h 40, nous avons requis des unités pour assurer des points de barrage, de l'assistance, des patrouilles. Le préfet de police aurait ainsi pu les envoyer dans les gares – on ne savait pas si tous les auteurs de ces massacres étaient fixés. Les forces d'intervention ont constitué la priorité, même si la FIPN n'a pas été mise en oeuvre : le but était d'envoyer le plus grand nombre d'unités formées et armées pour mettre fin à ces événements. C'est dans un deuxième temps, que nous avons décidé de mettre des unités du service général à disposition de la direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP) du préfet de police.

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