Intervention de Jean-Marc Falcone

Réunion du 21 mars 2016 à 14h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Jean-Marc Falcone, directeur général de la police nationale :

Monsieur Grouard, même lorsqu'on est directeur général de la police nationale, directeur de cabinet du ministre, préfet de police ou directeur général de la gendarmerie nationale, on a forcément un moment d'interrogation quand on vous annonce des dizaines de morts et des attaques multiples. Mais nous n'étions pas dans la sidération et nous comprenions très bien ce qui se passait. Certes, nous ignorions comment les choses se déroulaient exactement et combien de temps cela durerait, mais nous savions très bien, à entendre les témoignages qui nous arrivaient, que ces événements correspondaient hélas à un scénario que d'autres pays avaient d'ores et déjà connu.

Mon propos introductif a été volontairement rapide et schématique, mais nous avions mis en place un certain nombre de dispositifs dès les attentats du mois de janvier dernier. Nous avions ainsi travaillé sur les doctrines d'emploi, préparé des commandes d'armement et de protection pour nos fonctionnaires. J'avais réuni les organisations syndicales avant la fin du mois de janvier pour envisager un déploiement de matériel. S'agissant de la coordination entre le GIGN et le RAID, il existe des notes antérieures au 13 novembre.

Non, tout n'a pas été fait après le 13 novembre : l'état-major auquel je faisais allusion est antérieur, la salle d'information également, ainsi que les recrutements. Le plan BAC a été décidé par le ministre lorsqu'un fonctionnaire de la BAC du 93 a pris une balle dans la tête sur un braquage – et c'était avant les attentats de novembre.

Bien évidemment, après le 13 novembre, il a fallu confirmer la cohérence de ces dispositifs doctrinaux, organisationnels, d'équipement, de ressources humaines, mais nous avions travaillé dès les 9 et 10 janvier, pour développer au sein de la police nationale – préfecture de police comprise – un dispositif de déploiement et d'acquisition de nouveau matériel car nous avions alors considéré que l'on risquait d'avoir besoin de ce dispositif au vu de la menace.

Dès la fin 2014, le Service central du renseignement territorial s'est réorienté, comme je l'ai dit précédemment, sur la radicalisation et le terrorisme afin de suivre un certain nombre d'objectifs pouvant être considérés comme dangereux, avec un spectre de gravité différent selon les individus. Nous n'avons pas fait monter le renseignement territorial dans sa compétence radicalisation et terrorisme après le 13 novembre. Cela s'est fait avant, avec notamment le développement de la plateforme d'appels sur la radicalisation de l'UCLAT. Et après l'attentat dans l'usine de Saint-Quentin-Fallavier, il a été décidé de créer l'EMOPT – l'état-major opérationnel de prévention du terrorisme. De nombreux dispositifs ont donc été mis en place avant le 13 novembre.

S'agissant de l'opération au Bataclan, la FIPN est une procédure qui met un homme à la disposition du préfet de police – puisqu'elle ne peut pas être mise en oeuvre sur le territoire métropolitain, où seul le RAID est compétent.

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