Monsieur le président, je vais vous parler de mon métier, de ce que je sais faire.
Compte tenu de sa nature, le GIGN a développé son concept d'intervention contre-terroriste à partir de capacités militaires qu'il a adaptées aux missions de police. Voilà le cheminement suivi : nous partons de nos capacités militaires et nous en atténuons les effets secondaires pour diminuer les dommages collatéraux, par exemple, pour intervenir sur le segment de missions de police. Il est plus difficile d'effectuer le cheminement inverse, c'est-à-dire de partir de missions de police pour aller vers des opérations de contre-terrorisme qui supposent l'emploi de moyens lourds. C'est une démarche différente sur les plans intellectuel et technique.
Notre longue pratique des engagements opérationnels nous a conduits à évoluer, notamment à utiliser les explosifs depuis vingt ans. Pour maîtriser cette technique, qui suppose un dosage particulièrement fin, nous avons, au départ, procédé de manière empirique.
Nous avons notamment engagé cette réflexion en 1994, après l'opération de Marignane où nous sommes entrés par la porte d'un avion pour libérer des otages. Une fois éventé, un mode d'action est perdu, on ne peut plus le développer, il faut en trouver un autre. Avec la délégation générale de l'armement (DGA), nous avons alors développé de nouveaux procédés.
Nous savons aussi travailler en ambiance polluée par une substance nucléaire, radiologique, biologique ou chimique (NRBC), équipés de tenues légères ou de scaphandres.