Intervention de Général d'armée Denis Favier

Réunion du 21 mars 2016 à 14h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Général d'armée Denis Favier, directeur général de la gendarmerie nationale :

Le ministre a présenté ce plan le 23 octobre 2015 à Rouen et son application représente un travail considérable. Il faut faire évoluer les esprits et les procédés opérationnels. Pendant des années, les primo-engagés ont eu pour consigne de se poster, d'observer, de rendre compte et d'attendre, alors qu'on leur demande maintenant d'aller au contact. Il faut changer les doctrines d'emploi, les matériels et les concepts tactiques. C'est très compliqué. Nous avons franchi ce pas. Nous allons à Reims le vendredi 1er avril pour assister à l'entraînement des premières unités. Il a fallu acquérir l'armement. C'est fait.

Nous adaptons donc l'armement, les équipements balistiques, les concepts d'emploi. Nous achetons des boucliers balistiques. Il faut voir ce qu'est un bouclier balistique : c'est très lourd, et il faut l'intégrer dans une manoeuvre de cellule. Dans certaines unités, il y avait beaucoup de gendarmes adjoints volontaires, c'est-à-dire des jeunes qui ne sont pas des militaires d'active. C'est pourquoi j'ai décidé que chaque PSIG SABRE serait composé de 23 de sous-officiers de gendarmerie. La direction générale suit avec la plus grande attention la montée en puissance de ce dispositif, y compris la formation aux outils et aux armes. S'agissant du volume de munitions tirées chaque année par nos gendarmes, il s'établit à environ 60 cartouches de 9 mm, ce qui a doublé par rapport au niveau d'entraînement antérieur aux attentats. Je vous transmettrai une note détaillant avec précision la formation au tir mise en oeuvre depuis les attentats.

En ce qui concerne Sentinelle, je ne suis pas très favorable à ce que des gendarmes mobiles soient engagés dans des dispositifs statiques qui, à mon sens, ne sont pas suffisamment efficients. Ce concept doit évoluer. La gendarmerie garde actuellement cinq sites dans Paris. Des moyens passifs, électroniques, pourraient être utilisés. Il faut optimiser nos capacités en moyens techniques pour dégager de la ressource vive qui peut alors être employée à d'autres missions.

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