Intervention de Général d'armée Denis Favier

Réunion du 21 mars 2016 à 14h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Général d'armée Denis Favier, directeur général de la gendarmerie nationale :

Monsieur le député, je ne revendique pas le rattachement au premier cercle : c'est un renseignement particulier qui relève de la sécurité intérieure, alors que je me situe plutôt sur l'information générale. La place de la gendarmerie dans le deuxième cercle est satisfaisante. Si je pense que nous devons être présents à la DGSI, c'est pour mieux travailler la zone frontière entre le premier et le deuxième cercles.

Le GIGN était en effet présent à la caserne des Célestins avec quarante-cinq hommes. Aurait-il pu changer la donne ? Franchement, je n'en suis pas convaincu. Au moment où il est arrivé, beaucoup de choses avaient déjà été faites. Je ne peux pas répondre dans ce sens-là. Je n'en suis pas certain. Je n'ai de surcroît pas une connaissance exacte de ce qui s'est passé à l'intérieur du Bataclan.

Faut-il fusionner les unités d'intervention ? Il s'agit des fleurons des deux maisons. Il nous faut être responsable pour avoir un outil performant. À mon avis, en cas de tuerie planifiée et face à des situations d'urgence qui se déroulent toujours au moment le plus défavorable, nous devons collectivement accepter – et c'est le schéma d'intervention qui va nous y conduire – l'engagement immédiat de toutes les capacités disponibles.

Dans un tel contexte, il ne faut plus se poser la question de savoir qui fait quoi ; il faudra que nous allions tous très vite mettre un terme à la situation de crise. C'est une question de responsabilité. Il faudra que l'on prenne les moyens disponibles à l'instant considéré. Le schéma prévoit cette situation d'action placée sous le signe de l'urgence absolue. Je pense qu'on devra y faire face. Le GIGN se tient d'ores et déjà en mesure de se déployer plus rapidement, en particulier sous la forme de petites équipes « toutes capacités » dont la mission sera de donner un coup d'arrêt aux auteurs des faits. Nous avons bien vu comment se comportent les terroristes : au premier coup d'arrêt, la donne change. Nous devons nous placer dans cette logique. Si nous allons au bout du schéma d'intervention, nous allons y parvenir à très court terme.

La gendarmerie possède une expertise unanimement reconnue en matière de gestion et d'emploi des réservistes opérationnels. Notre réserve opérationnelle tire son efficacité de sa « territorialité ». Si on veut la gérer sur le plan national, faire travailler dans le nord de la France pendant un mois un individu qui habite dans la région Centre, cela n'ira pas. Nous devons pouvoir faire travailler les individus là où ils vivent et pendant des durées extrêmement courtes. Tout autre schéma, qui n'irait pas dans ce sens, rencontrera de mon point de vue de sérieuses difficultés de mise en oeuvre. Les préfets sont les mieux armés, le cas échéant avec l'appui de la gendarmerie, pour piloter cette forme de réserve « garde nationale » qui me semble être un concept intéressant.

Votre dernière question concernait les gardes statiques. J'en assure cinq et j'ai quatre escadrons mobilisés dans ce cadre.

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