Mon général, vous avez parlé de l'importance des 1 500 réservistes que vous employez tous les jours. J'ai la conviction qu'à moyen, court ou long terme, nous devrons responsabiliser tous les citoyens, c'est-à-dire que nous devrons revenir à une forme de service militaire. Je crains que nous ne soyons obligés de responsabiliser et de former, au moins à un niveau minimum, la population, comme cela se passe hélas dans certains pays qui vivent avec ce genre de menace.
Venons-en à la doctrine. Comme dans toutes les armées du monde, il existe une compétition saine entre les différents corps d'armée et de police, qui doit s'effacer dans les situations d'urgence absolue. Nous vivons aussi à une époque « d'ubérisation » : le client veut le taxi qui va arriver le plus tôt parce qu'il est le plus près ; il préfère une 4L qui vient le chercher dans la minute à une Rolls Royce qui est à une heure et demie de lui. L'objectif est d'avoir, dans toutes les grandes villes, des forces adaptées capables d'intervenir le plus rapidement possible. Le fait qu'un commissaire de la BAC ait réussi à tuer l'un des trois assaillants du Bataclan, changeant ainsi le cours des événements, montre bien l'importance d'aller au contact le plus vite possible. Que pensez-vous de l'idée d'avoir le maximum de fonctionnaires de police, voire de militaires, armés, répartis dans la population ?