Intervention de Général Bruno le Ray

Réunion du 21 mars 2016 à 14h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Général Bruno le Ray :

Loin de moi l'idée de dénigrer en quelque façon que ce soit l'intervention des forces de sécurité intérieure, avec lesquelles nous travaillons au quotidien : je vous ai simplement dit ce que m'inspirait, à la lumière de ce que j'ai pu en lire, les conditions de leur intervention.

Dans un espace ouvert, on voit ce qui se passe et on n'a aucune difficulté à faire la différence entre les terroristes et les victimes potentielles. En revanche, les soldats de Sentinelle ne sont pas formés à intervenir dans un contexte proche d'une prise d'otages en milieu fermé. Il existe, parmi les unités militaires, des forces spéciales compétentes pour intervenir en pareil cas. C'est la même chose au sein de la police et, de ce point de vue, les unités de la BAC sont déjà des unités particulières.

Au demeurant, je ne dis pas que nous serions absolument incapables d'intervenir, mais simplement que ce n'est pas une mission à laquelle nos hommes sont préparés. Les services du chef d'état-major de l'armée de terre réfléchissent aux moyens de faire mieux dans l'hypothèse où surviendrait à nouveau une telle situation sur le territoire national, étant précisé qu'en pareil cas, nous ne serions pas en état de guerre au sens juridique – c'est le droit commun, et non le droit militaire, qui aurait vocation à s'appliquer. À certains égards, intervenir au coeur de Paris est bien plus compliqué que de livrer combat au fin fond du Mali ou de la Côte d'Ivoire, car on ne dispose évidemment pas de la même liberté d'action, et il est bon d'en avoir conscience.

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