Il faut en effet examiner les différentes composantes de ces tarifs. Là encore, il s'agit d'un choix politique : si l'on décide de faire moins payer les électro-intensifs, pour des raisons liées à la concurrence internationale et à l'évolution des tarifs de l'énergie dans d'autres régions du monde, il faudra bien reporter les coûts sur d'autres consommateurs.
Sur le point de savoir, monsieur Gorges, si le système français résistera longtemps aux évolutions européennes, je dirai que, dans ce domaine, les pratiques qui ont cours dans notre pays, la CSPE par exemple, sont partagées par les autres pays européens. Que ce soit en matière d'efficacité énergétique ou d'énergies renouvelables, ceux-ci ont en effet les mêmes objectifs que la France et ils mettent donc en place des dispositifs similaires aux nôtres. Ainsi la directive de 2012 s'inspire-t-elle fortement du système français de certificats d'économie d'énergie. Les évolutions concernant les tarifs et le financement des énergies renouvelables semblent également assez largement partagées. Je n'ai donc pas le sentiment que la situation française, dans ce domaine, soit très originale, même si notre mix énergétique, notamment, l'est.
Enfin, la transition énergétique fera-t-elle baisser le prix de l'électricité et aura-t-elle un impact négatif sur notre compétitivité ? C'est, là encore, une question politique. Quoi qu'il en soit, il faudrait, pour y répondre, connaître l'évolution du prix des autres énergies et la situation dans les autres pays. La question de la compétitivité ne se réduit pas à celle de nos tarifs.