Intervention de Pierre Toulhoat

Réunion du 27 février 2013 à 17h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Pierre Toulhoat, directeur scientifique de l'INERIS :

D'abord quelques mots sur mon parcours professionnel : avant d'arriver à l'Ineris en 2005, ma carrière a commencé au CEA dans le domaine de la gestion des déchets nucléaires, puis s'est poursuivi au CNRS, sur les questions de métrologie relatives aux données de l'environnement. Je vais essayer de rendre compte des travaux de l'Institut à travers quelques exemples concrets.

L'Ineris dispose d'une plateforme pour les tests de sécurité des batteries lithium-ion qui permet d'effectuer des séries d'essais extrêmes (chocs, vibrations) selon des standards internationaux. A partir de ces essais, nous avons été en mesure de bâtir un référentiel d'utilisation qui a permis, via un comité de certification (dont sont membres des fabricants, des utilisateurs, des représentants du pouvoir public, des experts d'associations), d'établir la certification ElliCert, dont nous assurons la promotion au niveau international. L'incident de la batterie lithium-ion sur le Boeing 787 montre la nécessité de traiter la problématique de sûretésécurité très en amont.

La certification des conditions de travail sur les nanoparticules, y compris dans le cadre expérimental, est fondamentale pour préserver leur place dans l'avenir des technologies, tout incident pouvant constituer un frein brutal à leur développement. Dans ce domaine, l'Ineris partage un socle de connaissances avec l'Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS). La certification NanoCert, dont la mise au point implique des associations comme « Ecologie sans frontières », concerne la performance des systèmes de protection collective (les hottes), mais aussi la formation des opérateurs.

L'Ineris intervient aussi dans le domaine de la sécurité sanitaire, et c'est un domaine où notre Commission d'orientation de la recherche et de l'expertise (CORE) joue un rôle particulièrement important. Mise en place depuis deux ans, elle regroupe des représentants de l'enseignement supérieur, de l'industrie, des associations, des syndicats, et des élus, et a pour première mission d'évaluer les orientations du programme d'action de l'Ineris. Sur les dossiers concrets qui lui sont soumis, elle aide à trouver les bonnes questions pour formuler les bonnes réponses.

Elle s'est vue ainsi confier la tâche de hiérarchiser 319 substances chimiques selon divers critères, dont certains relatifs à la perception par le public. Cette hiérarchisation doit constituer un outil d'aide à la décision pour la réduction des rejets conformément au « Plan national santé environnement ».

Elle est impliquée également dans la contribution de l'Ineris au programme REPERE (Réseau d'échanges et de projets sur le pilotage de la recherche et de l'expertise), plate-forme de dialogues, de propositions et de projets explorant les voies de la participation de la société civile au pilotage de la recherche et de l'expertise lancée suite au Grenelle de l'environnement. Dans le cadre de ce programme, l'Ineris conduit le projet PICASO qui consiste à élaborer des dossiers de référence évaluant la sécurité d'une part de produits chimiques, et d'autre part de méthodes alternatives à l'expérimentation animale dans le domaine de la santé et de l'environnement. Deux ONG représentées à la CORE participent au financement du projet, et contribuent activement aux investigations.

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