L'hélicoptère, monsieur Lamy, est un outil formidable mais vulnérable aux tirs – je dirigeais le commando d'opérations spéciales au Mali lorsque l'un de nos hélicoptères y a été abattu ; l'équipage a pu être sauvé mais le pilote, le commandant Damien Boiteux, est décédé. Si les Russes utilisent désormais davantage d'hélicoptères en Syrie, c'est sans doute parce qu'ils les jugent plus maniables que leurs avions d'attaque au sol. Les hélicoptères, cependant, ne permettent pas de conduire des activités de renseignement ; ils peuvent avoir une fonction de reconnaissance.
Nous n'effectuons pas de bombardements ciblés sur des combattants francophones. En revanche, nous suivons leurs actions et leurs déplacements. S'il est si difficile de cibler Daech, c'est parce que ses combattants se fondent dans la population. Ils habitent dans les hôpitaux, installent leurs centres de commandements dans les écoles. C'est pourquoi la coalition bombarde davantage les troupes qui sont au contact de leur ennemi, car nous sommes certains, alors, d'avoir affaire à des combattants, et la probabilité d'erreur est beaucoup plus faible.
Il est exact, monsieur Lellouche, que nous n'avons aucune relation avec les services de renseignement militaire syriens.