La Moldavie, passée la douce euphorie de l'indépendance, a connu de redoutables difficultés, au sein desquelles pèsent de tout leur poids le conflit gelé en Transnistrie, une structure économique très défaillante et la vulnérabilité particulière du pays aux fléaux de la criminalité et de la corruption. Il n'est jusqu'à la légendaire francophonie de ses habitants qui n'ait essuyé les vents contraires d'une crise profonde. C'est bien pourquoi la perspective européenne, comme souvent gage d'apaisement et de probité politique et horizon de progrès économique et social, y demeure si importante – et si menacée, comme le montre notamment la force du parti communiste, plus spontanément proche de la Russie, dans les sondages en vue des prochaines élections à l'automne. Dans cet esprit, la mise en oeuvre des visas touristiques et la négociation d'un accord d'association sont des étapes très importantes, objets de fierté pour une vaste majorité de Moldaves. Et, pour illustrer cet enthousiasme, je peux témoigner par exemple de la forte implication des parlementaires moldaves dans les organes de coopération européenne, avec notamment leur présidence de pas moins de deux commissions dans l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.